Fabriquer un Hackintosh… à base de PowerPC et de Mac OS X 10.1

J’en avais déjà parlé, j’ai une Pegasos I à la maison, une carte mère équipée d’un processeur PowerPC destinée à MorphOS, Linux et autres OS un peu atypiques. Et un des intérêts de cette carte, c’est de faire fonctionner Mac OS X (ou Mac OS 9) presque nativement, alors que ce n’est pas un Mac. En somme, un Hackintosh PowerPC. Après de (longs) essais, j’ai finalement réussi, avec Mac OS X 10.1, alias Puma.

L’idée est simple : lancer Mac-On-Linux, un programme qui virtualise (en simplifiant) Mac OS X sur du PowerPC. On a un accès direct au processeur avec très peu de pertes (Linux tourne derrière) et un accès à certains composants. Ce n’est pas aussi rapide qu’un « vrai » Mac, mais c’est très proche, contrairement à un émulateur comme PearPC, par exemple.

Le matériel

La carte Pegasos 1 est une carte mère microATX (format PC) équipée d’un processeur PowerPC. Elle utilise un PowerPC G3 à 600 MHz, intègre deux emplacements DIMM, de l’IDE (on va en reparler), trois PCI, de l’AGP et une connectique PC : du P/S2, du série, du parallèle, deux USB 1.1, une prise joystick, etc.

La Pegasos 1

La Pegasos 1


La connectique très PC

La connectique très PC

La carte a eu quelques soucis de stabilité, ce qui explique qu’on l’a trouve facilement à bas prix : le northbridge (la partie du chipset qui gère le processeur) est pleine de bug, et la carte mère supporte donc mal le fait d’avoir deux barrettes de mémoire et est instable sur les transferts en DMA au niveau des disques durs. Ce problème est aussi présent sur les premiers Power Macintosh G3 et en gros, on risque des données corrompues quand on transfert des données.

Le northbridge Articia et le processeur

Le northbridge Articia et le processeur

Dans mon cas, j’ai utilisé un lecteur de DVD en IDE, un disque dur 2,5 pouces de 80 Go issu d’une vieille machine, une vieille alimentation ATX et une Radeon 64 Mo AGP issue d’un Mac. J’ai aussi installé une barrette de 256 Mo de mémoire, de la PC133 en CAS2. Evitez la mémoire noname ou récupérée dans un vieux PC assemblé.

Attention, clavier et souris P/S2 obligatoires…

Le logiciel

La machine utilise un Open Firmware (comme les Mac de l’époque), mais pleins de bugs. En gros, vous pouvez lancer MorphOS, mais n’espérez pas lancer Linux sur cette carte, les distributions actuelles ne fonctionnent pas dessus. A l’époque, il existait trois façons de lancer Mac OS X sur la carte : avec MolK (qui nécessite MorphOS), directement avec Mac-On-Linux, mais ça sous-entend d’installer Linux avant…, ou avec PegXMac, un live CD qui automatise en partie le lancement.

J’ai choisi PegXMac, sachant que j’avais déjà joué il y a un moment avec Mac-On-Linux sur un Mac. Truc à savoir, il faut une version spécifique de PegXMac, PegXMacSP, pour la carte Pegasos 1. Et même avec ça, c’est plutôt instable, à cause du chipset buggé.

L’installation

Ca se complique. Je vais vous passer toutes mes errances.

Premièrement, il faut lancer PegXMac avec les bonnes commandes. Et la documentation contient une erreur. Ce qui marche dans mon cas :

boot /pci/ide/cd bootcd root=/dev/ram rw dmaoff init=/linuxrc video=radeonfb lang=uk

dmaoff coup le DMA, lang=uk lance le tout avec un clavier qwerty mais force aussi la version anglaise (la VF est perfectible), pas besoin d’ajouter une définition derrière la vidéo, tout du moins si vous avez un écran capable de s’adapter.

On attend et on espère que ça démarre, qu’on n’a pas fait une erreur, etc.

Premièrement, l’image. Allez en C3 (Configure Monitor screenmodes). En gros, il faut accepter uniquement les modes que l’écran accepte, donc on dit non à tout, sauf au misc avec (par exemple) le 1 024 x 768 à 60 Hz. Evitez les 75 Hz et autres modes atypiques, les écrans récents n’aiment pas ça.

Les menus

Les menus

Ensuite, Mac OS X. Allez en C6 (Configure Mac OS X). Pour l’installation, il faut mettre une valeur ram_size assez basse. Dans mon cas, 96 Mo pour installer Mac OS X 10.1. Avec 128 Mo, par exemple, c’est instable.

Ensuite, vous descendez et cherchez une ligne qui commence par blkdev: /dev/hda6(.). Le plus simple est de laisser tout le disque à Mac OS X et de mettre la ligne suivante à la place. Normalement, votre disque dur, s’il est seul, est soit hda soit hdc.

blkdev: /dev/hda -rw -force -boot -whole

Les menus

Les menus

Vous sauvez (ctrl + x) et vous allez dans Next Menu. Maintenant, vous lancez I3 (Start MacOSX Install). Il faut laisser le CD de PegXMac dans le lecteur, attendre que ça charge et que ça revienne au menu.

Ensuite, on enlève le CD de PegXMac, on met un CD de Mac OS X (10.1 ou 10.2, éventuellement 10.3) et on relance le tout. Si tout se passe bien, on remarque un pingouin qui enlace une pomme, et l’installation démarre.

Les menus

Les menus

Ensuite, c’est du classique, on formate le disque dur (il faut que Mac OS X soit dans les 8 premiers Go) et on installe Mac OS X. Là, il faut surtout prier : même sans DMA, c’est assez instable, et il arrive fréquemment que l’installation plante. Je n’ai par exemple pas réussi à installer Jaguar (Mac OS X 10.2) mais ça a fonctionné avec Puma (Mac OS X 10.1).

Lancer Mac OS X

Quand c’est fait, on éteint le tout et on recommence. La méthode est presque la même, il faut juste allouer plus de RAM à Mac OS X (192 Mo avec 256 Mo de RAM) et choisir Start MacOSX.

Si tout se passe bien, Mac OS X va démarrer sans soucis. Sur le bureau, un disque PegXMacSP est chargé, avec les pilotes audio et Ethernet et la marche à suivre pour les installer.

Ce qui marche

L’Ethernet, le son, fonctionne. La mémoire est accessible, le processeur bien reconnu et Mac OS X fonctionne comme sur un Mac de l’époque, plutôt bien. Attention, l’USB n’est pas accessible, tout comme le FireWire.

PowerPC, 192 Mo de RAM

PowerPC, 192 Mo de RAM


Réseau and co.

Réseau and co.

Après, c’est assez instable dans l’absolu, la machine s’est figée plusieurs fois pendant les tests, même si je ne suis pas certain que le problème ne vient pas directement de Mac OS X 10.1…

Après, certains trucs sont assez compliqués, genre partager des données : l’USB n’est pas accessible, le partage en réseau non plus (elle est virtualisée sur un sous-réseau dédié) et envoyer des données avec un navigateur qui a plus de 10 ans (ici Internet Explorer 5.1) n’est pas évident.

Au final, je suis content de l’avoir fait car c’est un sujet qui traîne dans les brouillons depuis un (très) long moment, mais ça ne sert évidemment à rien. Sauf à prouver que les hackintosh ne pas apparus avec Tiger et les processeurs Intel…