Les DVD, les Mac et l’accélération matérielle

Il fut un temps (que les moins de 20 ans…) où les ordinateurs étaient incapables de lire un DVD avec un logiciel. A une époque où un logiciel comme VLC fait une attaque en force brute sur la clé, ça surprend un peu, mais les PowerPC G3 et autres Pentium II n’avaient pas réellement la puissance pour décoder le MPEG2 des DVD et la solution de l’époque était d’utiliser une carte de décompression dédiée.

Une carte de décompression, c’est un composant matériel dédié qui intègre une puce qui ne fait qu’une chose : décoder de la vidéo. Actuellement, ça existe toujours (pour le H.264 et bientôt le H.265) et c’est intégré directement dans la carte graphique. A l’époque, c’était des cartes — généralement en format PCI — dédiée à cet usage. Parfois avec une sortie vidéo sur la carte elle-même (souvent le cas sur les PC), parfois avec une liaison manuelle entre la carte de décompression et la carte graphique (sur les PC, à la manière des cartes 3dfx) et enfin, comme sur certains Mac, avec une carte capable d’envoyer le résultat à la carte graphique en interne.

Sur le Power Mac G3 (et certains G4), la carte de décompression s’installe sur la carte graphique, une ATi Rage 128. Elle est basée sur une puce ZiVa de chez C-Cube et elle n’est présente que sur les Power Mac vendus avec un lecteur de DVD. Une carte en PCI avec la même puce ne fonctionne pas (j’ai essayé).

La carte de décompression

La carte de décompression


Une fois installée sur une Rage 128

Une fois installée sur une Rage 128

De ce que j’ai pu voir, Apple livrait avec certains PowerBook G3 (les Wallstreet) une carte de décompression en format PCMCIA pour les DVD, alors que les modèles suivants (sauf le Lombard à 333 MHz) avaient une carte de décompression installée en interne, sur la carte mère.

Avec la carte

Avec la carte


Sans la carte

Sans la carte

La décompression matérielle, si elle a des défauts, a l’avantage d’être fluide dans tous les cas et de consommer peu : regarder un film sur batterie est possible, ce qui ne l’est évidemment pas quand le processeur est utilisé de façon intensive pour la lecture.

Dans les anciennes versions de Mac OS 9, la carte est d’ailleurs obligatoire : impossible de lire un DVD sans elle avec le logiciel d’Apple.

Pas de carte de décompressoon

Pas de carte de décompressoon

La lecture logicielle, Mac OS X

Avec les dernières versions du lecteur d’Apple pour Mac OS 9 (la 2.7, je ne sais pas exactement quand ça a changé), la lecture est logicielle mais demande un processeur rapide (un gros G3 ou un G4) et une carte graphique AGP. Des patchs existent pour le lancer sur des machines plus anciennes, comme un Power Mac G3, même s’il faut évidemment un processeur correct (au moins un 400 MHz).

Sous Mac OS X, il a fallu attendre Mac OS X 10.1 pour avoir un lecteur de DVD, et la première version avait des limites, comme sous Mac OS 9 : gros G3, G4, AGP et évidemment un lecteur de DVD Apple. L’accélération matérielle n’a jamais été prise en charge sous Mac OS X, ce qui a handicapé quelques machines, comme les PowerBook G3. En effet, la majorité des modèles pouvait lire des DVD sous Mac OS 9 et en était incapable sous Mac OS X. Visiblement, Apple a voulu pendant un temps porter le décodage matériel sous Mac OS X, mais le gars en charge du projet l’avait nommé le projet « Oubliette », ce qui en dit long sur l’intérêt de la chose.

Bien évidemment, les machines actuelles sont parfaitement capables de lire un DVD sans l’aide d’une puce dédiée, mais les solutions de décompression matérielle restent populaires.

Truc rigolo, les captures sous Mac OS 9 n’affichent pas le contenu du DVD, mais je ne sais pas si c’est pour une question de DRM (comme actuellement) ou si c’est parce que l’accélération matérielle empêche la capture.

Pas d'image du DVD

Pas d’image du DVD