Il y a parfois des formats sur lesquels je m’interroge : comment une société a-t-elle pu lancer ça ? Et pourquoi personne n’a réagi pour prévenir que c’était idiot ? Le Grüvi de Sandisk est de ceux-là (et rien que le nom donne le ton).
Nous sommes en 2005, les smartphones n’existent pas réellement, les PDA sont à la mode et le MP3 est populaire. Sandisk propose donc une carte mémoire microSD contenant de la musique qui n’est pas au format MP3. Premier point idiot, la carte est au format microSD. En 2005. Alors que tous les appareils compatibles ont un emplacement SD classique. En fait, on a l’impression que Sandisk a choisi le microSD parce que c’était possible de le faire, c’est tout.
Second point idiot, ce n’est pas du MP3 mais un format maison. En fait, j’ai essayé de lire une carte, ce sont des fichiers SMA, vu la taille avec un bitrate classique, donc sûrement un codec de compression standard, mais avec des DRM. Ce qui en découle, c’est qu’un logiciel dédié est nécessaire pour lire la musique, et Sandisk ne le propose que pour Palm OS 5, Windows XP (vraiment, le logiciel ne s’installe pas sous Windows 7) et PocketPC (vu l’année, Windows Mobile 2003 ARM, a priori). Sur un Mac ? Non. Sur un PC moderne ? Non. Avec un logiciel standard ? Non, Yahoo! Music Engine est obligatoire. Pour information, cette bouse infâme ne se réouvre pas sur ma machine après avoir été fermée.
En dehors de ça, la carte de 256 Mo contient des fichiers en lecture seule (la carte est utilisable de façon classique), un PDF du livret du CD des Stones contenu sur la carte, quelques photos, quelques preview d’autres albums (en gros, des extraits de 30 secondes avec la possibilité, à l’époque, d’acheter le morceau complet) et trois logiciels de lecture : un pour Palm OS, un pour PocketPC et un pour Windows.
Au final, un seul album semble être sorti, malgré un prix au CES (comme quoi, les prix c’est vraiment n’importe quoi). Sandisk a récidivé plus tard avec des microSD contenant de la musique, mais c’est une autre histoire.