Récemment, j’ai testé un truc étonnant, même si un peu ancien (ceci dit, vous avez du comprendre que je joue pas mal avec des disques optiques du passé) : des DVD jetables. L’idée est originale, les DVD sont en théorie capables de s’autodétruire.
J’ai d’abord testé la technologie DVD-D. L’idée de base, c’est qu’un petit réservoir en plastique placé au centre du disque va libérer un produit chimique qui va oxyder le début du DVD et empêcher sa lecture après un temps prédéfini au moment de la création du disque. En théorie, le disque est donc illisible et n’est plus détecté par le lecteur.
Premier essai : le DVD est parfaitement lisible à l’ouverture, et je peux effectuer une ISO sans soucis. Le DVD est dans une pochette en carton, le menu se limite à une image fixe avec un bouton pour lancer la vidéo (un concert) et il n’y a pas d’options, de bonus, etc.
J’ai ensuite placé le DVD devant un Raspberry Pi et j’ai fait un timelapse (une photo toutes les 30 secondes) pour vérifier ce qu’il se passait. La réponse est bizarre : rien (ou presque). Je ne sais pas si le réservoir ne s’est pas ouvert, si le DVD est trop vieux, si ça n’a pas réagi, mais on voit à peine un petit trouble sur un morceau de piste, mais 24h après, le DVD est parfaitement lisible. Je n’ai pas vu le liquide sur ce DVD là, alors que sur le second il était bien présent.
Second timelapse, 24h de plus : rien (encore).
Douze heures plus tard, il est toujours parfaitement lisible.
Le second DVD jetable contenait un liquide jaune, mais j’ai eu exactement le même comportement : il est toujours lisible deux jours après.
Je ne sais pas trop quoi penser des DVD de ce type : les deux que j’ai essayé fonctionnent encore après 48 heures, alors même que j’avais vu des retours sur des gens qui avaient reçus des DVD illisibles au départ.
Seconde technologie, Flexplay. Lancée notamment par Amazon au milieu des années 2000, le fonctionnement est différent : le disque entier va réagir et devenir illisible rapidement. Visuellement, c’est assez particulier : les disques illisibles deviennent entièrement rouge. Je n’ai pas réellement testé, pour une bonne raison : l’air accélère la destruction des disques (en 48h) mais le processus n’est pas arrêté sans oxygène, il est juste plus lent. En clair, les disques sont valables environ 1 an après la fabrication (selon l’emballage), ensuite ils sont illisibles. Ceux que j’ai testé datent d’octobre 2004, donc sont bien évidemment arrivés inutilisables.
Dans les faits, les technologies de ce type n’ont pas eu de succès, parce que le fonctionnement est trop aléatoire, le prix encore trop élevé, et la conscience écologiste des gens un peu trop présente, car même si les vendeurs indiquent que les DVD sont recyclables, ça implique de les ramener, donc on perd l’intérêt du DVD jetable face à une location classique. Et la VoD a complètement cassé le concept assez rapidement.