Comment j’ai acheté un DIVX

Connaissez-vous le DIVX ? Pas le DivX ou le DivX ;-), le DIVX. Ce format lancé à la fin des années nonante aux Etats-Unis (et abandonné à la fin des années nonante aux Etats-Unis) a donné son nom à la célèbre norme de compression, et il est assez intéressant, notamment parce qu’il s’agit d’un des rares formats vidéo numérique qui n’a pas été (à ma connaissance) piraté.

L’idée de base n’était pas idiote : les DIVX étaient des disques dérivés des DVD équipés d’un DRM conditionnant la possibilité de lire le film. Plus concrètement, un film était vendu 4,5 $, avec la possibilité de lire le film pendant 48h sur un lecteur dédié. Ensuite, il était possible d’acheter une licence, soit pour regarder le film pendant un certain temps (2,5 $), soit pour le garder « indéfiniment ». La technologie n’a pas marché pour plusieurs raisons, la première étant que les films en eux-même étaient assez mauvais : en 4:3 dans la majorité des cas, sans bonus, etc. La seconde, c’est que la gestion du DRM nécessitait une liaison téléphonique avec un serveur dédié, ce qui était assez contraignant en 1998. Accessoirement, comme dans toutes les guerres de format, tous les studios ne proposaient pas leurs films sur DIVX.

Comme dans toutes les guerres de formats, il y a eu un mort, le DIVX. Lancé en juin 1998, le format est officiellement mort assez rapidement (juin 1999) et les films achetés « indéfiniment » ont cessé d’être utilisables en juillet 2001, faute de serveur pour valider les droits. En effet, les lecteurs devaient vérifier si l’utilisateur pouvait regarder un film tous les mois, et les serveurs ont été fermés en juin 2001.

Les ventes ont été assez faibles (visiblement 200 000 lecteurs) avec peu de films (environ 500, contre six fois plus en DVD à l’époque), en partie parce que le lecteur était assez cher. A la fin, de ce que j’ai pu trouver, les films étaient bradés, avant la destruction des stocks en 1999.

Le DIVX est intéressant car il n’a jamais été piraté : la protection était assez solide (triple DES) et l’intérêt faible. Quand on place un DIVX dans un lecteur de DVD classique, on a simplement une image fixe indiquant que ça ne fonctionne pas. Si on essaye d’aller lire le contenu manuellement, on trouve quelques dossiers contenant des erreurs intentionnelles (elles sont sûrement artificielles) empêchant la copie sur le disque dur, ainsi qu’un dossier ZOOM (issu de Zoom TV, la technologie à l’origine des DIVX) contenant des VOB, comme les DVD. La partie DVD classique est lisible, le reste ne l’est pas. Tous les lecteurs de DVD n’apprécient d’ailleurs pas : mon SuperDrive détecte les erreurs et essaye de corriger (en vain), un lecteur externe plante le Mac, et j’ai du sortir un vieux lecteur Pioneer pour simplement lire la partie DVD.

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Un dernier mot sur un truc « amusant » : on trouve assez facilement des films DIVX sur eBay et il y a peu de vendeurs qui indiquent explicitement qu’ils sont inutilisables : certains écrivent simplement qu’un lecteur dédié est obligatoire, mais d’autres ne le disent même pas…

Mon DIVX

Mon DIVX