Si depuis une vingtaine d’années (l’âge du DVD…) nous avons pris l’habitude d’avoir une version originale sur les films que l’on achète, ça n’a pas toujours été le cas : les VHS ne proposaient qu’une seule langue. Avec le LaserDisc, certains disques proposaient deux langues (parfois plus), mais avec quelques contraintes.
La technique reste assez simple : l’idée est de placer une bande son mono avec une langue sur un canal et une autre sur l’autre. On perd donc le stéréo, et il faut que le lecteur puisse couper un des deux canaux pour ne pas entendre une cacophonie (ou débrancher physiquement un des deux câbles). C’est assez rare sur les LaserDisc PAL, pour une bonne raison : avec cette norme, les disques contiennent une seule bande son stéréo, soit en analogique, soit en numérique (qualité CD). En NTSC, il y a plus de possibilité : les disques stockent deux bandes son, une numérique et une analogique, qui contient aussi dans certains cas de l’AC3 sur un de ses canaux.
Dans les faits, vous trouverez parfois deux langues sur les LaserDisc européens (c’est assez rare), mais une bonne partie des disques en VO utilisent en fait une bande son stéréo et des sous-titres incrustés dans l’image, avec parfois (j’y reviendrais) une autre technique moins intrusive. En NTSC, vous trouverez des films avec une bande son numérique en stéréo, une bande son en AC3 (5.1) et une seconde langue ou de la musique sur le second canal analogique. En effet, pas mal de films (et certains animés, comme les films Saint Seiya) stockent les bruits et les voix d’un côté et la musique de l’autre. Des versions avec les commentaires des réalisateurs sur le canal analogique existent aussi, comme sur les DVD.
Pour tester, j’ai trouvé le film Echec et mort, avec Steven Seagal. Le film propose version française et version originale, mais sans sous-titres. J’ai uploadé un petit extrait : d’abord avec les deux canaux, puis en les séparant. On peut noter que la bande son française met en avant les voix.
Sur les DVD, le fonctionnement est plus propre, même si la qualité ne suit pas nécessairement : il suffit de stocker plusieurs versions numériques. Il y a quelques contraintes, liées à l’espace disque (~9 Go sur un DVD) et la bande passante. Dans les faits, les films qui multiplient les bandes son diminuent généralement la qualité, avec de l’AC3 bas débit ou même du MP2 pour les langues « secondaires » et du DTS pour la langue principale.
C’est assez amusant comme artifice technique… Tout comme la jaquette du Laserdisc, avec la défralgration qui n’est pas dans l’axe du fusil ^^
En tous cas, c’est toujours un plaisir de te suivre dans ces petites séances d’archéologeek :-)
Ça me rappelle la technique qu’utilisait Arte pour faire de la diffusion multi-langue en analogique (qui est à peut de chose prés la même que pour Echec et mort en LP).
Mon édition de Kickboxer a aussi la VO sur un canal et le doublage sur l’autre. En fait les Laserdisc qui ont ces 2 bandes sons le sont car il s’agit de films dont la version française est à l’origine en mono ; du coup pluôt que de mettre le même son sur les 2 canaux, ils ont pris qu’un canal pour la bande son française et ont mis la VO sur l’autre. Le problème c’est que, faute d’avoir mis des sous-titres (alors que c’était parfaitement possible en télétexte…), cette VO n’est pas très utile.
Pour info, j’ai trouvé cette technique aussi sur des VCD Hongkongais, avec le doublage sur un canal et la VO sur l’autre, mais le film était sous-titré dans les bande noires en dur.