Histoire et présentation des cartes Macintosh DOS

Apple a proposé pendant un temps des machines équipées d’une carte DOS, avec plusieurs générations. Certaines pour des Mac 68000, d’autres pour des PowerPC, avec des possibilités diverses et variées.

Les premières cartes sont assez basiques, avec un processeur 486SX (sans FPU) et pas de carte son. Un lecteur m’a même envoyé une photo d’une carte de test, qui n’utilise qu’un simple 386. Le nom de code est Houdini et la carte s’insère dans les Quadra, des machines 68000.

Un prototype

Un prototype

Les secondes, Houdini II (j’en possède une) améliore les choses : Apple utilise un processeur plus rapide (un 486 DX2/66 sur socket) et intègre une carte son, une SoundBlaster 16 ISA (sur un connecteur propriétaire). Elle s’installe dans certains Power Mac en NuBus.

Le 486

Le 486


32 Mo de RAM et le son

32 Mo de RAM et le son

Apple a aussi sorti plusieurs cartes PCI (des courtes et des longues) pour les Power Mac équipés de ce connecteur. Certaines utilisent des Intel Pentium, d’autres des puces Cyrix, etc. Même si le CPU est soudé, certains proposent de la changer, en soudant un socket. La compatibilité dépend de la carte, ce site détaille un peu.

Dans tous les cas, les cartes possèdent une puce vidéo (parler de GPU serait présomptueux), un ou plusieurs emplacements pour de la mémoire et parfois de la RAM directement soudée sur la carte. Techniquement, il est possible de démarrer sans RAM et utiliser celle du Mac, mais c’est assez lent.

Pour l’image, ça dépend un peu de la carte. Les cartes Houdini I et II utilisent un câble qui permet de sortir une prise pour un joystick et une prise vidéo, qui peut ensuite être injectée dans la sortie du Mac. On peut soit utiliser un écran dédié, soit partage l’écran du Mac. Le câble des versions PCI est différent, et ne propose que la vidéo. La carte utilisée dans les Mac de la gamme 630 sort directement sur l’écran du Mac. La qualité graphique reste moyenne, les cartes ont des « GPU » assez léger avec peu de mémoire vidéo (512 ko), donc peu de possibilités.

Pour l’audio, les cartes utilisent l’entrée interne des Mac, dédiée à la base aux CD Audio. Il faut donc relier le lecteur de CD à la carte DOS et la carte DOS à l’entrée de la carte mère, avant d’utiliser les sorties audio du Mac.

Le stockage utilise les composants du Mac, avec le contrôleur Pretzel d’Apple. Le disque dur est une image disque, le lecteur de disquettes et le lecteur de CD-ROM ceux du Mac. Pour les I/O, c’est la souris du Mac qui est utilisée, tout comme le clavier. Il est possible d’émuler un port série, mais incomplet.

Pour l’installation logicielle, j’en reparlerais, mais il est possible d’installer DOS et les OS dérivés (Windows 3.1, 95, 98), mais pas Windows NT, Linux ou d’autres, faute d’accès direct au matériel.

Jusqu’à la sortie des G3, les cartes DOS permettent de lancer Windows sur des Mac sans trop de soucis et avec des performances correctes, même si la partie vidéo limite un peu. A la fin des années nonante, avec l’avènement des Windows de la branche NT (surtout Windows XP en 2001), les cartes perdent de l’intérêt vu l’absence de compatibilité. Pendant quelques années, la seule solution sera d’ailleurs l’émulation (lente), qui disparaîtra avec les Power Mac G5 (la raison vient de l’absence d’un mode Little-Endian dans les CPU d’IBM, contrairement aux G4 de Motorola). Il faudra attendre 2006 pour retrouver la compatibilité Windows directe avec le passage aux processeurs Intel, mais c’est une autre histoire.