Si vous jouez sur PC, vous connaissez peut-être le SLI de nVidia. Mais saviez-vous que la technologie vient de chez 3dfx ?
3dfx a proposé plusieurs puces capables d’utiliser la technologie, qui – basiquement – traite une ligne par carte installée. Les Voodoo 1, Voodoo 2 et Voodoo 4/5 (qui sont basées sur la même puce) utilisent dans certains cas le SLI, mais seules les Voodoo 2 le proposent aux utilisateurs. Pour les Voodoo 1, le SLI est parfois utilisé dans les versions arcades, pour les Voodoo 4 et 5, les versions 5 utilisent deux puces (Voodoo 5 5000) ou quatre puces (Voodoo 5 6000, jamais sortie réellement), les Voodoo 4 une seule puce VSA-100.
Dans le cas des Voodoo 2, les cartes classiques proposaient une prise dédiée, pour relier deux cartes. Techniquement, il existe quelques cartes avec deux Voodoo 2 en SLI sur la même carte physique, ou des cartes dédiée uniquement à ça, comme les MegaMonster de Diamond, qui n’avaient pas de sortie vidéo.
En SLI, une partie de la mémoire est partagée. L’architecture des Voodoo 2 est un peu particulière : les cartes disposent d’une mémoire pour l’affichage lui-même (4 Mo) et ensuite deux unités de texture qui ont chacune leur propre mémoire (2 Mo dans les cartes 8 Mo, 4 Mo dans les cartes 12 Mo : 4+2+2 ou 4+4+4). La mémoire réellement utilisable est donc de 6 ou 8 Mo. Truc lié, la définition maximale ne dépasse pas 800 x 600.
En SLI, la partie dédiée à l’affichage est partagée (8 Mo, donc), mais pas la mémoire vidéo. Un SLI de cartes avec 24 Mo de mémoire n’en possède « réellement » seulement 12 Mo de mémoire (4 + 4 + 4). En SLI, les performances sont doublées en théorie (moins en pratique) et il est possible de travailler en 1 024 x 768 grâce au partage de la mémoire.
Le SLI a eu un certain succès à la sortie des Voodoo 2, comme actuellement avec les GeForce Titan et autres cartes hors de prix, mais dès la sortie des Voodoo 3, l’intérêt est devenu très faible. Un simple Voodoo 3 2000 PCI offrait les mêmes performances sans les contraintes des Voodoo 2 (trois emplacements utilisés).
Installer un SLI de Voodoo 2, ça implique déjà de trouver deux Voodoo 2 (merci Bruno !) et un câble SLI. Pas si évident dans les deux cas, les cartes deviennent recherchées (et donc onéreuses) et le câble a souvent été perdu. Deux solutions : modifier un câble de disquettes (PC) ou utiliser des jumpers. Pour le câble, il faut une nappe 34 broches et inverser quelques fils (c’est expliqué là). Même chose avec les jumpers : 16 et 19 doivent être reliés, 17 et 18 aussi.
Une fois que c’est fait, normalement, il suffit de brancher les deux cartes. Pas besoin de deux câbles VGA pour le relais : une des deux cartes fait office de maître et affiche les jeux.
Bon, pour être honnête, c’est assez foireux sur un Mac : ce n’est pas réellement plus rapide (quelques exemples là) et une partie des jeux ne reconnaît même pas les cartes. Le seul gros avantage, c’est qu’il devient possible de jouer en 1 024 x 768 avec les mêmes perfs qu’en 800 x 600. Certains jeux n’acceptent pas le 1 024 x 768 (comme Tomb Raider 2), mais dans la majorité des cas, ça fonctionne.
J’ai ensuite testé Quake 3 (astuce : si le jeu ne se lance pas proprement, il faut remplacer l’extension OpenGL Engine 1.2.4
– celle de Mac OS 9.2.2 – par la 1.2.1). Sur la démo Four, les résultats sont franchement moyens. Avec une seule Voodoo 2 (en 800 x 600), le jeu tourne à 19,8 fps. Avec deux Voodoo 2 (en SLI) – toujours en 800 x 600 -, on descend à 19 fps. En passant en 1 024 x 768, on reste à 18,8 fps. A noter que mon CPU est un pauvre G3 à 300 MHz, mais que l’overclocker à 400 MHz ne change pas fondamentalement la donne : on passe de 19 à 22,6 fps en 800 x 600 (avec ~30 % de fréquence en plus).
A noter que Virtual PC ne reconnaît pas le SLI et qu’il active la seconde carte au lieu de la première. Et que GTA, qui ne fonctionnait pas avec la Voodoo 1, passe avec la Voodoo 2.