En cherchant des informations sur un écran, je suis tombé sur un truc un peu particulier : au début des années 2000, quelques écrans cathodiques possédaient une entrée DVI numérique. Pas du DVI-A (qui est une prise VGA dans un autre design, dans l’absolu) mais bien une entrée numérique, comme les LCD.
La première question, quel est l’intérêt ? Améliorer la qualité de l’image, évidemment. Dans une connexion classique, la carte graphique génère un signal numérique, le transforme en signal analogique, le transmet à l’écran, qui va l’afficher. Déplacer la conversion numérique vers analogique (le DAC) dans l’écran permet de limiter les perturbations lors du transfert (qui n’a jamais eu la joie de découvrir un câble VGA mal blindé ?) et d’améliorer la conversion, certains cartes graphiques étant assez mauvaises sur ce point. Un des avantages, c’est qu’il est possible de fixer les fréquences du canon à électron (une technique utilisée en partie par Apple, j’en reparlerais) pour améliorer la qualité en simplifiant le design (et en intégrant un upscaleur dans l’écran).
Le DVI n’a malheureusement pas que des avantages : la version classique de la norme (seule utilisée au début des années 2000) limite franchement la définition. En pratique, impossible de dépasser le 1 600 x 1 200 à 60 Hz avec un écran cathodique numérique, alors que les écrans LCD peuvent atteindre 1 920 x 1 200 à 60 Hz dans le même cas et qu’en analogique, les écrans montent même parfois en 2 048 x 1 536 (ou approchent les 100 Hz en 1 600 x 1 200). La différence vient de la gestion du blanking interval des écrans cathodiques, nécessaire pour repositionner le canon à électrons en haut de l’écran : sur les écrans LCD, cet intervalle peut être réduit, ce qui permet de monter en définition.
Les écrans sont assez rares, je suis tombé surtout sur une référence : le NEC (Mitsubishi) MultiSync FP1350X. Cet écran cathodique de 22 pouces (et 32 kg) peut donc afficher soit du numérique, soit de l’analogique. En DVI, il peut monter en 1 600 x 1 200 à 60 Hz (limite du DVI), en analogique, il atteint 1 920 x 1 440 à 76 Hz (si la carte graphique le supporte) et 1 600 x 1 200 à 92 Hz. L’écran ne dispose pas d’une fréquence fixe, par contre. A priori, NEC a aussi proposé un autre modèle compatible, le FP1375X.
Certaines analyses de l’époque (vers 2000) indiquaient que les écrans cathodiques numériques allaient devenir populaires, mais dans les faits, c’est extrêmement rares. En fait, en 2016, on trouve encore régulièrement des écrans LCD… avec de l’analogique uniquement en entrée, une sombre histoire de taxes. De ce que j’ai trouvé, personne n’a tenté l’expérience à part NEC. On trouve aussi de temps en temps des cathodiques avec une prise DVI-A (qui n’utilise que la partie analogique de la prise), mais l’intérêt est nul.
Je n’ai pas pu essayer, les écrans étant assez rares, et se faire livrer un écran de cette taille (et de ce poids) étant souvent extrêmement prohibitif.
Pour un prochain article, faudrait parler du SGI 28hd96 :P
Dans le même ordre, je me demandais si des TV cathodiques avec une entrée HDMI existaient.
Oui, quelques trucs HD Ready (WS32Z409T chez Samsung)
Souvenirs, souvenirs…
A l’époque je travaillais dans l’informatique, commercial pour un petit assembleur français, et même parisien, nous vendions principalement aux universités et roi du jeu vidéo de Montreuil un nombre incalculable de configurations toujours plus poussées pour qu’ils testent leurs modélisations ou leurs jeux (Far Cry était la référence à l’époque…)
Si les écrans LCD arrivaient peu à peu, les CRT numériques avaient la côte car : colorimétrie exemplaire (au regard des LCD de l’époque) et écran plat…