En préparant un dossier archeologeek – on en reparlera -, je suis tombé sur un truc intéressant : dans les années 80, Canon proposait des ordinateurs et il était possible de les connecter… à un reflex.
L’ordinateur en question est le Canon V-20, un MSX datant de 1983. Le reflex, c’est le Canon T90 : sorti en 1986, ce reflex est le dernier des Canon FD, avant l’arrivée des Canon EOS dont les modèles numériques actuels font encore partie. Il s’agit bien d’un appareil photo argentique, qui utilise de la pellicule, pas un numérique.
Ce qui était intéressant, c’était un accessoire pour le reflex, le DMB90 (Data Memory Back 90), un accessoire qui se branchait sur l’appareil photo et qui permettait de stocker l’équivalent de nos EXIF modernes dans une petite mémoire. Concrètement, pour chaque photo, 16 informations sur les paramètres de la photo étaient stockés et visualisables sur l’écran LCD de l’accessoire. Quelques trucs en vrac : temps de pose, ouverture, mode de l’appareil, utilisation du flash, vitesse du film, type d’objectif, date, etc. Il stockait les données pour 156 photos ou – en réduisant le nombre d’infos – pour 338 photos (~4 ou ~9 pellicules de 36 photos) dans ses 2 Ko de RAM.
L’interface MSX comprenait un câble à relier à l’accessoire, une carte à placer dans l’emplacement pour cartouche ROM du MSX et une cassette qui contenait le programme de lecture. La connexion s’effectue visiblement en RS-232, donc il est a priori possible de se connecter avec un appareil moderne, ce site propose les informations nécessaires et un logiciel (pas testé).
Au départ, je voulais montrer des images du logiciel dans un émulateur, mais je n’ai pas trouvé de dump du logiciel (ceci dit, j’ai peut être mal cherché). Vu le prix des accessoires actuellement, je passe mon tour pour essayer réellement : si le Canon T90 se trouve pour moins de 100 €, le Data Memory Back 90 est nettement plus cher, tout comme l’interface de connexion (sans même prendre en compte le prix du MSX).
Canon a proposé le même genre d’accessoires pour les reflex EOS de la gamme 600, le Technical Back E. Il se connectait à un MSX ou un PC en RS-232 et des logiciels existent pour récupérer les données (le programme officiel demande un PC « d’origine » à 4,77 MHz). Point intéressant, il possédait plus de mémoire et Canon livrait un clavier qui permettait d’annoter les clichés.
il y en a eu aussi chez Nikon http://www.mir.com.my/rb/photography/hardwares/classics/NikonF5/accessories/
Sur les Nikon, c’est souvent intégré (sur les derniers argentiques), il faut juste un câble. Et une société en propose maintenant, d’ailleurs (http://www.meta35.com)