J’ai déjà parlé régulièrement du son dans les DVD, et un codec est assez intéressant… parce qu’il n’a jamais été utilisé.
La gestion du son dans les DVD est assez particulière. Techniquement, en NTSC (USA), deux codecs sont obligatoires : le PCM (sans compression) et l’AC3. En PAL, un troisième s’ajoute mais reste rare, le MP2. Un quatrième est assez courant, mais son décodage n’est pas obligatoire dans les DVD, le DTS. Et il existe dans la norme, au départ, la possibilité d’utiliser un cinquième codec – optionnel comme le DTS – le SDDS, alias Sony Dynamic Digital Sound.
Le SDDS a été pensé pour le cinéma au départ. C’est un format numérique 7.1 (cinq canaux à l’avant, deux derrière, un pour les basses) qui utilise une compression ATRAC (environ 5:1), la même que celle des Minidisc. La façon de stocker le SDDS est assez intéressante : il est encodé optiquement sur le côté de la pellicule.
Je parlerais un jour de la façon de stocker l’audio, mais en gros, on peut trouver à côté de l’image elle-même les time code pour le DTS (l’audio est sur un CD), l’audio analogique classique, le Dolby Digital en optique (entre les trous) et enfin le SDDS. Vu son positionnement, le SDDS risque plus d’être détérioré, et donc il intègre un flux de backup et peut éventuellement passer sur l’audio analogique en cas de soucis.
Je n’ai pas trouvé de valeurs exactes, mais en gros le flux complet en SDDS est de 2,2 Mb/s, ce qui est assez élevé face au DTS et au Dolby Digital. Un flux classique (sans le backup) serait de ~1,4 Mb/s, à peu près ce que propose le DTS.
Maintenant, pourquoi le SSDS n’a pas trouvé sa place ? La première raison, c’est que même au cinéma, il est assez rare. Environ 1 400 films utilisent le SDDS et il n’y a qu’une petite centaine qui propose du 7.1 (les autres sont sur des formats plus classiques). Le DTS et – surtout – l’AC3 sont bien plus populaires.
Même si Sony n’a jamais finalement proposé de version « grand public » du codec, il aurait eu du mal à faire son trou, comme le DTS d’ailleurs. La raison est simple : il est évidemment nécessaire de proposer une bande son lisible dans tous les cas, donc les DVD qui proposent du DTS offrent toujours à côté du Dolby Digital, ce qui limite l’intérêt du codec dans l’absolu. L’avantage principal du SDDS est le 7.1, mais garder un débit élevé est nécessaire, ce qui pose des soucis de place sur les DVD, spécialement avec les films un peu long.
Actuellement, le SDDS a été abandonné visiblement : le dernier film qui l’utilise en 7.1 date de 2007 et comme il n’existe pas de version « numérique », l’abandon de la pellicule signe sa mort.
Au passage, si un programme affiche une bande son en « SDDS », c’est une erreur. Certains programmes affichent ce nom quand il s’agit de DTS, pour d’obscures raisons.