Si la mode (récente) de la 3D date de la sortie d’Avatar, en 2009, la technologie date d’il y a un moment et le Blu-ray n’est pas le seul média capable d’afficher proprement de la 3D.
Dans le monde de la vidéo domestique, le VHD – j’ai déjà parlé de ce format – offre la solution la plus évidente : il y a une image complète par oeil. Des lunettes synchronisées permettaient d’afficher correctement le tout, a priori en lisant le disque à vitesse double. Seul défaut : il n’était possible de stocker que 30 minutes par face. Plus récemment, les Blu-ray 3D utilisent un codec spécifique (le MVC) qui permet de coder les différences entre les deux images nécessaires sans exploser la taille des fichiers et en gardant la compatibilité (les lecteurs classiques ne décodent pas la partie en plus). Entre les deux, il y a l’épineux cas des DVD.
Sur les DVD, plusieurs technologies existent, mais aucune n’est vraiment convaincante. Pour ceux que ça intéresse, un site donne pas mal d’infos sur le sujet.
La première consiste à travailler avec deux images entrelacées différentes. Comme les DVD travaillent en entrelacé et pas en progressif (comme la majorité des Blu-ray), il est possible d’utiliser la première frame pour afficher l’image de gauche et la seconde pour l’image de droite. Le défaut principal, c’est qu’on perd en définition : chaque oeil ne va recevoir dans le meilleur des cas qu’une image de 288 pixels de haut (240 en NTSC, cas le plus courant). L’autre défaut, c’est qu’il faut des lunettes actives capable de séparer les images, et bien évidemment un diffuseur qui affiche en entrelacé (en gros, un téléviseur cathodique, mais pas un 100 Hz). Bien évidemment, les rares lunettes compatibles nécessitent un lecteur de DVD avec une sortie analogique composite. Enfin, le MPEG2 a tendance à mal séparer les lignes et à donner un mauvais résultat sur ce genre de choses.
J’ai testé sur un des rares DVD de ce type, un affreux film qui s’appelle Camp Blood. Filmé avec une caméra NuView, ça ressemble surtout à un mauvais film d’étudiant. Je n’ai pas testé la 3D, d’abord parce que je n’ai pas le matériel nécessaire, ensuite parce que… je ne vois pas la 3D.
A note qu’avec un logiciel qui désentrelace bien, on voit à peine que c’est de la 3D…
L’autre technique utilise le classique système anaglyphe. Il faut donc des lunettes avec des verres colorés et l’image obtenue pose des soucis, notamment quand il faut représenter des images de la couleur des verres. De plus, le MPEG2 et sa compression des couleurs peut dégrader l’image et empêcher la 3D de fonctionner à cause de certains paramètres de la compression des couleurs.
Il existe pas mal de DVD en anaglyphe, mais aussi des Blu-ray – avant le lancement d’une norme dédiée -, HD DVD et même VHS. Point intéressant, la couleur des lunettes peut varier. Un vieux Vendredi 13 (le 3e) utilise des lunettes rouges/cyan, un film plus récent (Coraline), des lunettes vert/magenta.