Dans les choses offertes par des lecteurs, je suis tombé sur des adaptateurs PhoneNET. Mais PhoneNET, c’est quoi ? Une technologie développée par Farallon Computing qui permettait d’utiliser du simple câble téléphonique (avec une prise RJ11) pour un réseau LocalTalk.
PhoneNET avait un gros avantage pour un usage grand public : ça coutait beaucoup moins cher qu’avec les câble Apple pour un résultat identique. Et dans pas mal de logement, il devenait possible de relier le réseau PhoneNET aux prises téléphoniques dans les murs pour relier facilement des pièces.
PhoneNET peut fonctionner de plusieurs façons. La première, c’est sous la forme d’une simple chaîne : chaque appareil dispose d’un adaptateur PhoneNET qui se branche sur le port imprimante (Mini DIN 8 ou DE-9, selon l’appareil) et ils sont ensuite chaînés (chaque connecteur dispose de deux prises RJ11). Une terminaison (une résistance de 120 Ω) doit être placé de chaque côté de la chaîne (j’y reviens dans la suite) et la désactivation d’un appareil casse la chaîne. La seconde, c’est le « tronc » : une ligne téléphonique avec des terminaisons de chaque côté et des prises sur le câble. L’intérêt est d’éviter la déconnexion quand une machine s’arrête. Les machines reliées à la branche principale peuvent ensuite être chaînée. Il existe ensuite la possibilité de travailler en étoile, soit avec un hub (passif) soit avec un système actif contrôlé par un Mac (avec un boîtier spécifique).
Pour tester à la maison, j’ai juste utilisé une simple chaîne pour commencer, avec deux Mac. Après quelques essais, je me suis rendu compte que les prises téléphoniques de mon logement ne sont visiblement pas reliées. La chaîne classique demande donc au moins deux adaptateurs (ici du Mini DIN 8) avec deux prises RJ11, un câble RJ11 et deux terminaisons. Là, je me suis senti bête : quand j’avais reçu les adaptateurs, j’avais jeté une terminaison en pensant que c’était un câble dénudé coincé dans la prise (je ne connaissais pas) et j’ai donc dû fabriquer une terminaison. Rien de compliqué : une résistance de 120 Ω sur les deux broches externes d’un câble RJ11 sacrifié pour la cause suffit (il a simplement fallu commander la résistance en question, qui n’était évidemment pas présente dans ma collection).
Une fois mon Power Mac G3 modifié et mon PowerBook WallStreet sortis, j’ai testé. Pas de soucis : ça fonctionne : les deux machines se voient et permettent d’échanger des données.
Avec les adaptateurs, j’avais un câble particulier : il propose d’un côté une prise RJ11 et de l’autre une prise Mini DIN 3 pour la connexion à un adaptateur LocalTalk. J’ai donc d’abord essayé en direct (avec un adaptateur LocalTalk classique) et ça fonctionne. Petite astuce, s’il n’y a que deux machines, il n’y a pas besoin de terminaison. La seule contrainte de ce câble, c’est qu’il ne faut pas brancher le connecteur RJ11 dans une prise murale (et plus généralement sur un réseau téléphonique en fonction) car les adaptateur LocalTalk n’apprécient les tensions élevées qui circulent dedans.
Troisième essai, avec une troisième machine (mon PowerBook 3400c allemand). La première machine est donc reliée avec le Mini DIN 3 vers RJ11 à une seconde machine, elle-même reliée en RJ11 à la troisième. Dans ce cas de figure, une seule terminaison suffit, sur la dernière machine. Comme prévu (après un redémarrage conjoint tout de même), les trois machines voient bien les données partagées par les deux autres dans la chaîne.
Le seul problème, bien évidemment, c’est le débit. En LocalTalk (et en PhoneNET), le débit théorique maximal est de 230 kilobits/s (en mesurant, j’ai à peu près 185 kilobits/s en réel), soit ~30 ko/s. C’est franchement lent pour transférer des données entre des machines. En théorie, les boîtiers Farallon PhoneNET Plus supportent un bus plus rapide avec une horloge externe mais je n’ai pas encore trouvé de quoi tester.