Il y a quelques mois, je parlais de la QuickCam, une caméra série des années nonante. J’ai enfin réussi à trouver la version originale et – surtout – à la faire fonctionner.
La première QuickCam date de 1994 et a été vendue par Connectix, société rachetée plus tard par Logitech. La version Mac utilisait un port série en mini DIN 8 (la variante couleur nécessite en plus un connecteur ADB) et intégrait un microphone. Au niveau de l’image, ça reste assez faible : 320 x 240 en 64 nuances de gris (6 bits).
J’ai trouvé la caméra en loose sur eBay, et quand je l’ai testé, il y a quelques semaines, j’ai été déçu : elle fonctionnait mal. L’image était bruitée, sauf quand je visais une lampe ou une source de lumière importante. J’ai pensé à un défaut physique et ouvert la caméra (ce qui n’est pas évident, elle contient pas mal de clips) sans rien trouver de particulier. J’ai donc un peu abandonné et pensé à autre chose.
Mais après quelques recherches, je suis tombé sur une FAQ qui expliquait qu’un des soucis de l’époque venait du filtre infrarouge qui se décollait. La grande majorité des capteurs (CCD et CMOS) est en fait sensible aux infrarouges – contrairement à nos yeux – et les fabricants placent donc des filtres devant les capteurs pour se débarrasser de ces derniers. Avec un capteur un peu trop sensible (et sans filtre), les symptômes ne sont pas ceux de ma caméra, mais j’ai tout de même investigué. Un site encore plus en ligne propose un démontage en règle, et j’ai donc tenté sur ma caméra.
Alors, assez étonnamment le filtre semblait à sa place… mais complètement opaque. Je n’ai aucune idée de la raison, mais comme je n’ai pas réussi à le nettoyer proprement (il semble recouvert de colle), je l’ai simplement enlevé. Après cette petite opération, j’en ai profité pour régler le focus (il est fixe, réglable avec une vis) et tester. Victoire, ça fonctionne : la webcam donne une image assez propre, même sans le filtre infrarouge.
J’ai testé sur un Performa 450 sous System 7.1 sans soucis, une machine pratique car elle a une prise Ethernet qui simplifie la récupération des images. Le logiciel propose de sauver les images en TIFF, en PICT ou en JPEG, ce qui permet de regarder les images sur un ordinateur moderne.
Au passage, j’ai découvert que ce modèle avait été pas mal utilisé en astrophotographie, car il s’adapte facilement à un télescope et qu’il est simple d’enlever le filtre infrarouge. Avec une modification pour les longues poses, un module peltier pour refroidir le capteur et un peu de temps, le résultat était assez efficace.
Tiens, en passant, comme le suggère la dernière photo, un petit truc pour d’avant pour vérifier l’état des piles des télécommandes infra-rouge, et qui fonctionne toujours même si plus faiblement avec celle des derniers iPhones, montrer l’émetteur à la caméra des MacBook Pro et l’actionner. On voit nettement le signal.