Le PowerBook 100 qui a été réparé récemment a une particularité : il s’agit de la seule machine Apple (à ma connaissance) qui peut utiliser un RAMdisk permanent.
Dans un appareil classique, un RAMdisk s’efface dès que la machine est éteinte, et pour une bonne raison : la mémoire vive n’est plus alimentée et donc (logiquement) plus rafraichie. Sur le PowerBook 100, le fonctionnement est différent. Cette possibilité vient de deux particularités. La première, c’est l’utilisation – comme pas mal de Mac de l’époque – d’une mémoire vive particulière, de la pseudo static RAM. Une mémoire DRAM standard doit schématiquement être rafraichie et alimentée par le système pour fonctionner et garder les données, alors qu’une PSRAM se rafraîchit elle-même, avec son propre contrôleur. En interne, la mémoire est de type DRAM, mais en externe elle est vue comme de la SRAM (static RAM). La seconde raison vient de la façon d’alimenter la machine : par défaut, le PowerBook 100 est alimenté en permanence, même quand il est « éteint ». Il dispose de trois sources d’énergie : l’alimentation externe, la batterie amovible et la batterie interne. Dans mon cas, seule l’alimentation externe fonctionne. La batterie amovible était un modèle au plomb, une technologie qui a le désagréable effet secondaire de ne plus fonctionner du tout quand la tension descend sous une certaine valeur, et la batterie interne est composée de trois piles bouton (CR2340) de 3,5 V, qui semblent introuvables actuellement. Bien évidemment, la machine n’accepte pas de fonctionner avec des classiques modèles de 3 V. Petite astuce, il est possible d’éteindre totalement le PowerBook 100 en plaçant l’interrupteur à l’arrière en position bas. Sans cette manipulation, on peut considérer que la machine est dans une sorte de veille profonde.
Les autres PowerBook ne peuvent pas profiter du RAMdisk permanent car elles n’alimentent pas les composants en permanence : la batterie interne est généralement une simple pile bouton de 3 V, suffisante pour garder l’heure et les paramètres mais pas pour alimenter la mémoire en permanence.
Les étapes pour créer un RAMdisk (sous System 6.0.8, mais ça marche aussi sous System 7). Aller dans Control Panel, Portable (le PowerBook 100, dans l’absolu, est juste un Macintosh Portable plus compact) et créer un RAMdisk. L’idéal est de mettre 2 Mo, de quoi placer un système de base et une ou deux applications. Avec 4 Mo de RAM, j’ai choisi ~2 Mo. Le système propose ensuite de redémarrer pour créer le RAMdisk. Une fois disponible, il suffit de copier un dossier système dessus et de redémarrer en choisissant le RAMdisk comme disque de démarrage (Control Panel -> Startup Device).
Comme expliqué, le RAMdisk est plus ou moins permanent : tant que la machine est alimentée, il reste disponible et ne perd pas les données. Il est donc possible d’éteindre le Mac sans perdre le contenu. Attention quand même, il faut une source d’alimentation : une batterie en bon état, un chargeur ou (pour un temps plus limité) une batterie de backup chargée.
Si la capacité (et le débit, ça ne doit pas dépasser quelques Mo/s) peuvent faire sourire, le fait de démarrer sur un RAMdisk reste intéressant. Même avec les SSD PCI-Express modernes, la RAM garde une longueur d’avance au niveau des performances. Mais les RAMdisk sont rares parce que la capacité reste malheureusement limité (il faut évidemment garder de la RAM pour son usage principal). A l’époque, un RAMdisk consommait par ailleurs moins qu’un disque dur et permettait d’obtenir une machine plus ou moins silencieuse, mais ce n’est plus réellement le cas actuellement.