Dans la longue liste des technologies un peu atypiques liées aux LaserDisc, le format LD-G est intéressant. Cette technologie de sous-titres utilisée au Japon stocke en effet les données dans l’audio numérique. Et j’ai (enfin) récupéré le matériel nécessaire pour tester.
Le LD-G utilise la même technique que le CD+G : des données sont stockées dans les sous-canaux de la partie audio numérique. En simplifiant un peu, un CD (et la partie numérique d’un LaserDisc) stocke des données en plus de l’audio : sur une trame de 33 octets, 24 octets servent à l’audio, 8 à la correction d’erreurs et 1 aux données. Dans les CD Audio, les données servent essentiellement à donner quelques informations techniques et à stocker du CD-Text ou du CD+G. Dans les LaserDisc, les Japonais utilisent l’équivalent du CD+G pour stocker des sous-titres.
C’est une technologie japonaise pour une bonne raison : elle permet d’afficher des kanjis alors que les autres technologies (CC et télétexte) se limitent aux caractères latins.
Décoder du LD-G n’est pas une sinécure. La solution la plus simple en théorie est d’utiliser un lecteur qui dispose d’un décodeur intégré. Simple en théorie, mais moins évident en pratique : ils sont rares et ne se trouvent que sur le marché japonais. L’autre solution passe par un décodeur externe, le Pioneer LG-1. Un appareil pas vraiment pratique : aussi gros qu’une platine DVD, il doit se placer entre le lecteur de LaserDisc et le téléviseur. Le lecteur doit envoyer l’image – exclusivement en composite malheureusement – dans le décodeur, qui va ensuite incruster les sous-titres et sortir le tout (avec une petite dégradation). Pour récupérer les sous-titres, stockés dans l’audio, il faut un lecteur équipé d’une sortie numérique optique et relier le lecteur à l’entrée du décodeur, qui peut ensuite ressortir le son (sans dégradation). Bonne nouvelle, mon lecteur (un DVL-919) sort l’audio en numérique et en analogique simultanément : je peux donc récupérer l’audio sur ses sorties analogiques tout en utilisant le décodeur.
J’ai testé avec trois LaserDisc japonais : Cendrillon, Alien Resurrection et Aladdin. Le premier propose une image en 4:3 sans sous-titres dans l’image et deux canaux pour les sous-titres en LD-G : anglais et japonais. le second propose une image en 2,35:1 avec des sous-titres en japonais incrustés dans l’image, et un canal LD-G en anglais. Enfin, le dernier est un peu particulier : en plus des sous-titres en anglais et en japonais, il propose un troisième canal de sous-titres qui affiche (en japonais) ce qu’imite le génie.
Techniquement, le LD-G permet 16 canaux de sous-titres, mais en pratique les LaserDisc en utilisent deux au maximum, sauf Aladdin qui est selon ce site le seul à offrir un troisième canal. Le décodeur Pioneer n’affiche d’ailleurs pas par défaut ce troisième canal, qui doit être activé manuellement. Point intéressant, la télécommande du LG-1 permet de déplacer les sous-titres : il est possible de les descendre ou les monter, en fonction de l’image. Avec Alien Resurrection, il est donc possible de cacher les kanjis avec les sous-titres anglais.
Dernier point intéressant du décodeur de Pioneer, il décode aussi le CD+G. Un mode accessible avec la télécommande permet en effet de passer en décodage CD+G, pour les rares CD Audio compatibles. J’ai testé depuis un lecteur de CD portable avec une sortie numérique et (malheureusement) ça ne fonctionne pas. Soit le décodeur attend bien un signal sur son entrée composite, soit le lecteur de CD ne transmet pas les subcode dans sa sortie S/PDIF (ce qui est le plus probable). Mais avec un lecteur de LaserDisc comme source (une bonne partie des lecteurs lit parfaitement les CD Audio), c’est tout à fait fonctionnel.