Si le LaserDisc a réussi à imposer le vrai son en 5.1 dans les salons, bien avant les DVD, ce n’est vrai qu’aux Etats-Unis et au Japon. En Europe, le changement de norme (NTSC vers PAL) a empêché la mise en place de l’AC3 ou du DTS. Enfin presque : il existe un seul et unique titre avec du DTS en Europe.
Pour rappel, les LaserDisc permettent techniquement plusieurs technologies : de l’audio analogique, de l’audio numérique (équivalent à un CD Audio), de l’AC3 (Dolby Digital) et du DTS. L’AC3 remplace un canal analogique (sur les deux disponibles) et le DTS, lui, remplace l’audio numérique. En NTSC – la norme américaine et asiatique -, un disque peut contenir une bande son analogique (deux canaux) et une bande son numérique (deux canaux). Les possibilités classiques sont donc deux pistes stéréo (analogique et numérique); une piste stéréo numérique, une piste mono analogique et une piste audio AC3 ou une piste stéréo analogique et une piste DTS. Techniquement, il existe d’autres choix, mais ce sont les plus courants.
En Europe, en PAL, les contraintes techniques sur l’image limitent l’audio à une piste numérique ou une piste analogique. Etant donné la supériorité de la première possibilité, la majorité des LaserDisc PAL propose du numérique. Ce choix empêche de facto de proposer de l’AC3 : les lecteurs ne proposent que très rarement la prise en charge de l’analogique en PAL, utilisée pour proposer de l’AC3. Le seul LaserDisc français sorti avec de l’AC3 – Judge Dredd – n’est d’ailleurs pas un LaserDisc PAL mais un LaserDisc NTSC.
Le DTS
En LaserDisc, je l’avais déjà expliqué, le DTS remplace littéralement la piste audio numérique. Comme dans les CD Audio DTS, il s’agit donc d’un flux binaire à 1411 kilobits/s, entre le débit maximum sur les DVD (1 536 kilobits/s) et le courant 768 kilobits/s. Le principal problème de ce choix vient du fait que le DTS demande un décodeur dédié : sans ce dernier, le son qui sort des enceintes reste du bruit numérique. En NTSC, le problème se règle simplement : les LaserDisc contiennent une seconde piste audio analogique, lisible sur tous les lecteurs, sans décodeurs. En PAL, impossible : la présence d’une piste DTS impose un décodeur, sans autre choix. Dans la pratique il n’existe donc qu’un seul LaserDisc DTS, Schlafes Bruder. Ce film allemand existe dans plusieurs versions, une avec DTS et une sans. Il s’agit aussi d’un des rares LaserDisc en PALplus (une technologie qui améliore l’image) mais mon exemplaire ne fonctionne pas en PALplus.
Techniquement, la sauvegarde du flux DTS ne pose pas de soucis : comme avec un LaserDisc NTSC, il suffit d’enregistrer le flux depuis la sortie numérique avec un Mac et il devrait être lisible avec un logiciel adapté comme VLC sur Mac. J’ai testé avec un MacBook Pro sans soucis, la principale contrainte étant simplement de pouvoir régler l’entrée audio en 44 kHz et pas en 48 kHz.