Dans les DVD, vous trouverez généralement de l’audio en AC3 (Dolby Digital) et – parfois – en DTS, un autre codec. Il est réputé meilleur que l’AC3, mais a quelques défauts gênants.
Le DTS est un codec audio d’abord utilisé dans les LaserDisc et les CD Audio pour proposer du 5.1. La version utilisé dans les DVD n’est d’ailleurs pas la même que celle présente au cinéma. Le DTS, comme le MPEG ou le PCM, reste optionnel sur les DVD : la norme impose la présence d’une bande son en AC3 ou en PCM, mais pas le DTS.
Une question de débit
Les premiers DVD en DTS – et de rares DVD modernes – utilisaient un bitrate de 1 509 kilobits/s (1 536 kilobits/s sur le disque). La majorité des DVD de ces quinze dernières années, eux, utilisent un débit de 754 kilobits/s (768 kb/s en réel). Dans le premier cas, on a une bande passante élevée (20 Hz à 24 kHz), alors que dans le second cas, il y a quelques coupures (20 Hz à 19 kHz) mais ça reste inaudible pour une énorme partie de la population. le DTS permet de travailler entre 44 et 192 KHz, de 16 à 24 bits. D’un point de vue utilisateur, le DTS à 1 509 kb/s est transparent à l’écoute, mais c’est aussi globalement le cas de l’AC3 à 448 kilobits/s (et a fortiori le 640 kb/s, même s’il est hors norme). A 754 kb/s, les défauts du DTS peuvent s’entendre pour les puristes, mais ça ne pose généralement pas de soucis.
Dans les LaserDisc, le DTS utilise un débit utile de 1 235 kilobits/s, avec un débit de 1 411 kilobits/s sur le disque à cause de l’encapsulation dans le flux PCM.
Pourquoi le DTS sonne mieux ?
Techniquement, le DTS n’est pas nécessairement meilleur malgré son débit élevé. Mais en pratique, il semble souvent meilleur pour une bonne raison : dans la majorité des cas, les bandes son en AC3 ont un volume plus faible que le DTS. Et comme la qualité du son reste souvent liée à son volume (typiquement, les gens préfèrent un son élevé), le DTS sonne mieux pour beaucoup. Ca vient d’une fonction de normalisation intégré dans le codec de Dolby : dans la majorité des cas, le volume est descendu automatiquement de 4 dB. Techniquement, même si le mixage est totalement identique, le volume de la version DTS sera donc 4 dB plus élevé. Certains DVD trichent en modifiant la valeur de normalisation de l’AC3, mais ça reste assez rare.
Le DTS en 6.1
J’en parlerais plus longuement une autre fois, mais le DTS permet de proposer du 6.1 dans les DVD. Soit à la manière du Dolby Digital EX et du Dolby Surround, en générant l’enceinte arrière à partir de données présentes dans d’autres canaux, soit de façon directe avec un canal dédié. Le DTS classique est rare, le DTS ES encore plus.
Pourquoi le DTS reste rare
La raison principale de la rareté du DTS vient essentiellement de la place nécessaire. Premièrement, un DVD Vidéo a une bande passante maximale, impossible à dépasser : 10,08 mégabits/s. Même si une partie est réservée pour l’audio, dans la pratique il faut partager la bande passante entre l’audio et la vidéo. Une bande son en DTS prend 754 ou 1509 kilobits/s sur le total, donc on perd en qualité du la vidéo sur le papier. Deuxièmement, on perd de la place sur le disque : la norme impose la présence d’au moins une bande son en PCM ou en AC3 sur un DVD. En passant outre le PCM, le fait de mettre du DTS va donc nécessiter plus de place sur le disque. Même à bas débit (754 kb/s), le DTS prend nettement plus de place que l’AC3. Et il s’agit uniquement des valeurs en supposant qu’il n’y a qu’une langue. Dans un DVD en français qui propose de l’AC3 à 384 kilobits/s et du DTS à 754 kb/s pour chaque langue, on se retrouve vite avec une partie significative du disque employée pour de l’audio. Plus concrètement, on peut mettre deux bandes son en AC3 de qualité correcte (AC3 à 384 kb/s) au lieu d’une seule en DTS en qualité correcte. L’impact sur la vidéo peut être lisible : sur les films d’action, le MPEG2 demande un débit élevé pour éviter les artefacts. Sur un film un peu long, supprimer le DTS permet de caler le film sur un seul disque sans rogner sur la vidéo. Le premier film en DTS à 754 kilobits/s est d’ailleurs « Il faut sauver le soldat Ryan » : le passage de 1 509 à 754 kb/s a permis de rester sur un seul disque double couche.
Plus globalement, on trouve surtout le DTS sur les éditions collector, quand les bonus peuvent être proposés sur un second disque et qu’il existe une variante du DVD par pays. Sur les DVD bas de gamme, les éditeurs préfèrent évidemment rentrer plusieurs langues en AC3 à bas débit.