En 2018, la majorité des réseaux Ethernet se basent sur une technologie de type « T » en étoile. Mais dans les années 80 et 90, le 10BASE2 et le 10BASE5 offraient de l’intérêt. J’ai déjà parlé du 10BASE2 (réseau en BNC) mais je reviens sur le sujet à cause d’une spécificité des interfaces Apple : l’autoterminaison.
Dans un réseau classique, comme celui que j’avais monté, les appareils doivent être chaînés de prises en prises avec un câble coaxiale. A chaque extrémité de la chaîne, il faut placer une terminaison (un bouchon) physique pour fermer le réseau. Cette solution a un gros défaut : quand on débranche une machine, on fait tomber le réseau et tant qu’il n’y a pas une terminaison, rien ne marche.
L’autoterminaison
Avec la solution Apple, plus besoin (ou presque) de terminaison. Comme d’habitude – les choses ne changent pas – il s’agit d’une solution propriétaire qui nécessite deux choses. Premièrement, un adaptateur 10BASE2 Apple. Il s’agit d’un adaptateur AAUI vers 10BASE2 doté de deux prises, qui ne demande donc pas de T pour connecter les machines à la chaîne. C’est assez courant (on en trouve là) et pas mal de périphériques proposent une prise AAUI, que ce soit des Mac ou des imprimantes. Deuxièmement, un câble coaxial Apple (là).
Avec ces deux appareils, plus besoin de terminaisons (ou presque). Premier cas, le plus simple : deux Mac reliés avec des adaptateurs et un câble Apple. Dans ce cas, rien à faire : l’adaptateur termine le réseau de chaque côté. Deuxième cas, assez proche : une chaîne avec des Mac, et un câble débranché d’un côté, par exemple parce qu’une machine ne fonctionne plus. Là non plus, rien à faire : un câble qui n’a pas de périphérique se termine automatiquement. C’est assez pratique en cas de changement de machine, le réseau continue à fonctionner entre les machines connectées. Troisième cas, un Mac avec un adaptateur relié à un périphérique classique (par exemple un hub avec une prise BNC). Dans ce cas, il faut une terminaison du côté de l’appareil classique, mais pas du côté du Mac. Dans tous les cas, ça simplifie pas mal les choses quand on doit brancher et débrancher des machines.
J’ai beaucoup utilisé ce type de câblage, dans les années 90, avec un serveur en bout de chaine. C’était la suite logique du réseau AppleTalk, aussi simple mais en plus rapide.
Avec le même inconvénient du câblage volant. Dans un bureau d’une dizaine de mac par exemple, fallait ruser pour cacher le câblage. Le coaxial est plus rigide que la paire torsadée, et comme les implantations changeaient souvent…
On pouvait câbler « en dur » avec des prises doubles avec shunt quand elles n’étaient pas utilisées, mais ça devenait compliqué.
Autre inconvénient, quand tu voulais ajouter une machine ou imprimante entre 2 autres dans la chaine, tu faisais tomber le réseau pour ceux qui sont après toi par rapport au serveur. Il n’y a pas ce pb avec un réseau en étoile.
Comme le 10baseT sur paire torsadée arrivait, le 10Base2 fut remplacer par un câblage « en dur » en étoile, mais avec 10 fois plus de longueur de câble…