Avec un peu de retard, la troisième partie de mes expérimentations avec les LaserDisc et les Mac. Dans le premier article, j’expliquais comment relier un Mac à un lecteur de LaserDisc, avec le choix du modèle de lecteur, l’adaptateur série, etc. Dans le second, comment le faire avec un émulateur (parfois plus simple). Ici, je vais parler du LaserDisc d’Apple, le Visual Almanac.
Le Visual Almanac est un LaserDisc éducatif d’Apple, qui date de la fin des années 80 (septembre 1989). Ce LaserDisc CAV double face était livré avec un CD-ROM contenant une pile HyperCard et des disquettes, dont vous trouverez une copie sur ce site. L’idée, à l’époque, était de proposer de la vidéo de qualité qui pouvait être commandée par un ordinateur (en l’occurence un Mac). Bon, entendons-nous bien : vidéo de qualité pour 1989. A l’époque les Mac ont des écrans de 9 pouces monochromes dans la majorité des cas, la couleur reste rare, et la vidéo sur un ordinateur reste un doux rêve. Dans le meilleur des cas, on pouvait regarder un timbre poste à 10 images/s avec des artefacts. A côté de ça, le LaserDisc proposait une image plutôt propre (surtout en CAV) avec de la vidéo fluide.
Le LaserDisc, une encyclopédie interactive, était divisé en plusieurs activités, avec de petites vidéos mais aussi pas mal d’images fixes. Même sur ce point, le LaserDisc offrait pas mal d’avantages sur les ordinateurs de l’époque : la définition restait correcte (de l’ordre du VGA), sans limitations de couleurs et avec la possibilité d’afficher le tout sur un téléviseur, souvent plus grand que l’écran du Mac. Vous trouverez quelques exemples d’utilisations du multimédia (avec ce disque) là. Avant de parler du disque, un mot sur les LaserDisc Apple : il en existe d’autres, mais ça reste assez rare, spécialement avec les logiciels. J’ai trouvé le mien pour quelques euros, mais sans le CD-ROM que j’ai cherché un moment.
LaserDisc et CD-ROM
Le CD-ROM contient ~25 Mo de données (en gros, la pile HyperCard) et une piste audio, avec le contenu de la piste audio du LaserDisc en numérique. Le LaserDisc, lui, contient deux faces en CAV et NTSC, avec des images fixes et de la vidéo, ainsi que de l’audio en analogique. Le contenu exacte du LaserDisc se trouve sur ce site. Si vous voulez faire une copie valable du contenu des deux faces du LaserDisc, il vaut mieux passer par un enregistrement dans un codec qui enregistre chaque image séparément : le LaserDisc contient en effet pas mal de successions d’images fixes (à raison de 30 par secondes en NTSC) et les codecs classiques pour la vidéo n’aiment pas trop ça. Personnellement, je me suis fait une version en MJPEG, mais c’est assez gros. On trouve de jolies images enregistrées avec du matériel capable de lire directement le flux du LaserDisc à cette adresse. On trouve aussi un exemple du LaserDisc en action dans une vidéo.
Personnellement, j’ai utilisé un Power Mac G3 (pour le logiciel) et un lecteur de LaserDisc basique (le CLD-V2600) pour tester. J’ai fait une petite vidéo en deux parties. D’abord en filmant deux écrans reliés chacun à un des appareils (le Mac à droite, le lecteur de LaserDisc à gauche) ensuite en captant directement la sortie des appareils.
Voici quelques images de l’interface (capturées en direct) et des images (en S-Video depuis mon lecteur de LaserDisc, pas forcément le résultat le plus propre imaginable).
A l’usage, c’est plutôt intéressant : on a une interface d’encyclopédie avec les avantages de l’ordinateur (interface graphique, clavier, souris, etc.) couplée à de la vidéo et des images fixes de qualité pour l’époque. C’était franchement encombrant et peu pratique à mettre en place, mais le résultat impressionnait pas mal. Bien évidemment, quelques années plus tard, les CD-ROM arriveront avec plus ou moins le même résultat, mais pour la fin des années 80, ça reste un tour de force.