Le FX77, l’appareil photo Bluetooth (partie 1)

En 2002, Sony a sorti un appareil photo intéressant, plutôt innovant pour l’époque, le DSC-FX77. Cette variante du DSC-F77 proposait en effet la prise en charge du Bluetooth. Mais avec une limite intéressante d’un point de vue historique.

Assez compact, l’appareil prend des photos de 4 mégapixels. Il n’a pas de zoom, ouvre à 2.8, le tout avec un capteur CCD. La forme est assez particulière : il possède un objectif qui peut pivoter vers l’utilisateur pour faire des selfie, même si le mot n’existait sûrement pas à l’époque. Un vague viseur optique prend place sur le bloc, mais l’essentiel se fait sur l’écran. A noter qu’il tourne correctement l’image pour faire les portraits. Comme toujours avec Sony au début des années 2000, il enregistre les photos sur des cartes Memory Stick. Enfin, il filme, mais au mieux en 320 x 240 en MPEG-1, donc c’est totalement anecdotique. Dans l’ensemble c’est agréable à utiliser, mais le moindre smartphone moderne donne évidemment un résultat bien meilleur.

L’appareil photo


En mode normal


En mode selfie

La gestion du Bluetooth

Le Bluetooth, surtout à l’époque, c’est quelque chose de compliqué. La norme sert de technologie pour le transfert avec – au-dessus – ce qu’on appelle des profils. Et les profils sont gérés par la stack, en gros le programme qui sert aussi de pilotes Bluetooth. Il en existe pour le transfert de fichiers, pour l’utilisation avec des souris et des claviers, pour la gestion des contacts, de l’audio, etc. Et donc Sony a choisi le BiP (Basic Imaging Profile) pour son appareil. Ce profil permet pas mal de choses : le transfert d’images (dans les deux sens) avec redimensionnement automatique, l’impression, l’archivage automatique et l’affichage déporté. Pour ce dernier, il est possible d’afficher une image directement ou déporter le viseur, avec la prise de photos à distance. Sur le papier, c’est magique. En pratique, il faut que l’appareil supporte le BiP, mais aussi le client. Et ça se complique. Côté ordinateurs, ni macOS ni Windows ne supporte le BiP. Il y a bien quelques stacks alternatives (dont BlueSoleil) qui prennent le profil en charge, mais c’est assez rare. Même chose côté téléphones et smartphones. En gros, il faut un PC portable Vaio (Sony livrait une stack compatible), un PDA Sony Clié avec Bluetooth ou un téléphone Sony Ericsson. C’est pour ça que l’article est noté (partie 1), j’ai d’abord testé avec un appareil basique, le fameux Sony Ericsson T610.

Le bouton Bluetooth


Le T610

Sans compatibilité BiP, l’appareil de Sony ne transfert tout simplement pas les fichiers. J’ai trouvé un logiciel pour Mac OS X (une vieille version) qui prend en théorie en charge le BiP, mais ça ne marche pas avec le FX77. Pour transférer une image en Bluetooth, je n’ai réussi qu’avec le Sony Ericsson T610. Ça doit aussi fonctionner avec le T630 et sûrement quelques modèles de téléphones de la même génération.

En réception


Ce ne fonctionne pas

Avec le T610, une seule chose passe : l’envoi d’une image de l’appareil photo au T610. Le FX77 redimensionne ses images en 640 x 480 (ça semble dépendre de l’appareil en face) et peut envoyer le tout au téléphone. Dans le sens contraire (du téléphone à l’appareil photo), le T610 n’accepte pas l’envoi des photos, j’obtiens automatiquement une erreur. Et le mode remote ne fonctionne pas non plus avec le T610.

Un selfie


Un morceau de bureau


Le même, redimensionné en VGA après transfert


Un exemple de ce que l’affreux capteur du T610 sort

Dans la seconde partie, je vais essayer de montrer comment fonctionne la prise de photos à distance, si je trouve le bon matériel.