Je suis tombé récemment sur un vieil article de The New York Times qui parle de la Pippin, en 1996.
La première partie est intéressante, car elle met en avant le positionnement hybride de la Pippin : elle est trop onéreuse pour une console de jeu (~600 $ à l’époque) et pas assez puissante comme ordinateur, même pour le prix. L’article confirme par ailleurs que Bandai et Apple avaient de grands espoirs : 500 000 ventes sur la première année aux Etats-Unis et au Japon. Pour rappel, les chiffres officieux donnent 42 000 ventes dans les deux pays au total (donc en gros sur deux ans). Visiblement, Apple voylait la console comme un « Network Computer », un concept qui n’a pas été abandonné par la suite, tout du moins pas directement : l’iMac devait en être un au départ.Il faut dire que la console valait vers 600 $, donc, et permettait de surfer avec son modem (14 400 puis 28 800 et 33 600 bauds), quand un ordinateur valait facilement le double ou le triple.
L’article indique aussi que Samsung avait été approché pour proposer un téléviseur avec un Pippin intégrée. La fin est assez lucide tout de même sur les risques d’échec, en citant le CD-i de Philips (largement plus vendu que la Pippin, d’ailleurs) ou la 3DO. Et de fait, la Pippin ne pouvait pas lutter contre la PlayStation ou la Nintendo 64, et en tant qu’ordinateur, c’était assez léger. Et comme rappelé, la console n’a ni lecteur de disquettes, ni clavier par défaut, deux accessoires pratiquement indispensables pour surfer, et qui augmentaient le prix. En clair, même avant son lancement (l’article date de mars 1996), beaucoup de gens pensaient déjà que le concept était vain.