A la fin des années nonante, Imation avait essayé de lancer un successeur à la disquette avec le LS-120. J’avais déjà parlé de mon lecteur IDE, de la meilleure façon de récupérer les données et même de l’appareil photo LS-120 de Panasonic. Mais là, j’ai récupéré un LS-240.
Le LS-240 utilise la même technologie : un média de la taille d’une disquette avec un laser pour suivre les pistes pour le stockage. Comme le nom l’indique, la capacité passe de 120 à 240 Mo. Il n’y a pas grand chose à dire sur ce format : c’est assez lent (1 minute 45 pour un fichier de 18,5 Mo, soit 175 ko/s en écriture, ~300 ko/s en lecture), la capacité a bien doublé et la rétrocompatibilité existe. Un lecteur LS-240 lit donc les disquettes classiques et les disques LS-120. Bien évidemment, c’est uniquement rétrocompatible : les disques LS-240 ne passent pas dans un LS-120.
Le lecteur Panasonic, un LK-RF240U, est compact et alimenté en USB, ce qui est une bonne nouvelle : les lecteurs LS-120 nécessitent souvent une prise de courant. Le mauvais point, c’est que le câble USB est intégré dans le lecteur, et qu’il est ridiculement court. A l’arrière, une prise interface sert sûrement à connecter le lecteur à du PC Card ou un truc dans le genre (le manuel en japonais ne semble pas indiquer exactement son usage). Ca ressemble à une interface de CD-ROM de PC portable, mais le positionnement bloque un peu.
Des disquettes de 32 Mo
Le truc intéressant avec les lecteurs LS-240, c’est qu’ils peuvent stocker 32 Mo sur une disquette de 1,44 Mo. Comment ? En utilisant les mécanismes d’asservissement pour graver une piste bien plus fine. On passe de 80 pistes à 777 (de 87,5 microns à 18,8) et donc stocker plus de données. Le problème, c’est que l’écriture demande des réglages particuliers et donc un logiciel dédié. C’est tout sauf pratique… et surtout lent. J’ai tenté avec un fichier de 18,5 Mo. Premièrement, il faut compter une vingtaine de secondes de préparation. Ensuite, l’écriture elle-même a pris 4 minutes et 10 secondes (74 ko/s). Une fois la disquette gravée, le lecteur affiche le contenu mais il est impossible d’écrire directement. En fait, il faut écrire entièrement la disquette à chaque fois, à chaque modification, un peu à la manière d’un CD-RW. En lecture, c’est heureusement nettement plus rapide : ~320 ko/s (le fichier écrit a été lu en moins d’une minute).
En théorie, ça doit fonctionner sans les outils, au moins pour la lecture. Sous macOS Catalina, Utilitaire de disques voit bien une disquette de 32 Mo, mais impossible de la monter. Mais avec une machine virtuelle sous Windows, ça fonctionne. J’ai écrit une disquette sous Windows XP et lu le contenu sous Windows 7, sans erreurs. Même chose sur un vieux Mac. Au passage, la disquette contient tout de même une zone lisible sur les lecteurs de disquettes classique, avec un message qui demande de lire la disquette dans un lecteur LS-240.
Note for Windows user:
This disk is formatted as FD32MB. If you want to format this disk
as 1.44MB again, please select normal format option. If you select
quick format option, the disk does not work correctly.Note for MAC user:
This disk is formatted as FD32MB. You can not format this disk
as 1.44MB again from standard formatter.
Pour les amateurs de (vieux) Mac, Panasonic livrait des pilotes… pour Mac OS. Pas Mac OS X, Mac OS. Bon, lecteur japonais oblige, les pilotes sont évidemment dans la langue du pays lors de l’installation, mais le programme SuperWriter32 existe donc sur Mac (et est en anglais une fois installé). Il permet, comme sous Windows, d’écrire jusqu’à 32 Mo sur une disquette. Bien évidemment, c’est tout aussi lent, et c’est encore pire si on ajoute des fichiers : le logiciel va lire la disquette, créer une sorte d’ISO et ensuite l’écrire entièrement, ce qui prend… beaucoup de temps.
Au passage, les pilotes arrivent sur un CD-ROM mais aussi sur une disquette formatée en 32 Mo.
Pour conclure, comme pour le lecteur Hi-MD montré récemment, c’est une fausse bonne idée. Les LS-240 offrent une capacité correcte pour l’époque, mais c’est lent, et le mode permettant de mettre 32 Mo sur une disquette classique a tellement de limites qu’il n’a pratiquement aucun intérêt. C’est horriblement lent, l’écriture nécessite des manipulations trop compliquées et – dixit la société – la fiabilité moyenne.
Étonnant, le coup des 32Mo sur disquette ordinaire : c’est un bon truc de dépannage mais cela ne va effectivement pas plus loin.