Il y a quelques semaines, je parlais de la iFeel, une souris haptique de chez Logitech. Et j’évoquais la Logitech Wingman Force Feedback Mouse, une souris à retour de force. De façon fortuite, alors que je cherchais depuis un moment, je suis tombé sur un modèle en vente. Petit test.
La iFeel est une souris classique qui intègre un vibreur, en simplifiant. La Wingman Force Feedback Mouse est… autre chose. De loin, elle ressemble à une souris des années nonante (elle date réellement de 1999, le test de Hardware.fr a été fait début 2000). Elle possède trois boutons, pas de molette, une forme classique de cette époque. Mais quand on la prend en main, on se rend compte qu’elle est solidaire du tapis et qu’il ne s’agit pas réellement d’une souris. En fait, il n’y a pas de boule ou de dispositif optique, il s’agit plus d’un joystick en forme de souris, c’est un peu perturbant. En interne, la zone ou il y a une boule est en fait placée sur l’équivalent du centre d’un joystick, et il y a un trou sous la souris qui définit les mouvements possibles.
Elle se branche en USB, avec un long câble fixe, et nécessite aussi une prise de courant, à travers un (gros) transformateur qui sort du 12 V.
Des pilotes… compliqués
De ce que j’avais pu voir (comme cette vidéo) le comportement est un peu particulier. Par défaut, elle expose juste un périphérique HID (sous le nom E-UB3) et ne fonctionne pas en tant que souris. Sous macOS (ou avec un Windows récent), elle est donc inutilisable. J’ai d’abord tenté différentes machines virtuelles : Windows XP, Windows 2000 (les pilotes 3.65 sont compatibles avec cet OS), Windows 98, etc. Mais même en réglant VMware Fusion pour que les périphériques HID passent directement à la machine virtuelle, je n’ai pas réussi à la faire fonctionner.
De ce que j’ai compris, les pilotes (encore disponibles sur le FTP de Logitech) activent en fait la souris, mais ça marche assez mal dans une machine virtuelle. Une personne a réussi à le faire sous Linux pour sniffer ce que le pilote fait, mais avec VMware Fusion, impossible. Je suis donc passé sur une vraie machine, sous Windows XP.
Sur un vrai PC
Il faut d’abord, avant de brancher, installer les pilotes Wingman dans une vieille version pensée pour Windows 2000, la 3.65. Ensuite, il faut installer les pilotes de la souris elle-même. Et enfin, il faut brancher le périphérique et attendre que Windows XP installe les pilotes nécessaires.
Par défaut, ça va fonctionner comme une souris, mais une souris pas très pratique : comme on ne peut pas lever la souris du tapis, c’est parfois compliqué de traverser l’écran, la zone de déplacement est plutôt adaptée aux écrans 4:3, etc. Petite astuce : si vous n’arrivez pas à atteindre une zone, il faut faire un grand tour de la zone de mouvement, ça semble recalibrer l’appareil. C’est donc une souris… mais une mauvaise souris, et je vous conseille vraiment de ne pas considérer que ça remplace une souris : ce n’est pas le cas. Il faut garder une vraie souris. L’avantage c’est que l’ensemble est programmable. Le petit truc à savoir, c’est que ce périphérique est par défaut une souris (et s’expose comme une souris HID) mais qu’une combinaison de touches (control
+ F12
) permet – quand le panneau de réglage est actif – de changer de mode de fonctionnement. Il est en effet possible de configurer le produit comme un joystick HID à retour de force. J’ai testé dans un jeu compatible (Dethkarz, mais il y a une liste assez complète sur Wikipedia) et l’effet est assez saisissant. Le déplacement de la souris (vue comme un joystick à 3 boutons) ressemble un peu à un stick analogique, mais avec un retour de force, donc il faut réellement forcer pour aller dans une direction à fond, etc.
J’ai aussi utilisé un petit logiciel de test qui fait bouger la souris en envoyant les commandes de retour de force (vibration, déplacement dans une direction précise, recentrage, etc.). En vidéo, c’est assez saisissant du coup. Certains effets, comme la friction, ne se voient pas, mais une fois la souris en main, on sent bien les effets.
Je suis un peu triste de ne pas avoir pu tester le produit sous macOS, mais je n’ai pas les compétences pour déterminer (et reproduire) ce que le pilote fait pour activer le produit.