En lisant un thread de foone, je suis tombé sur un truc qui m’a interpellé : des CompactFlash nativement compatibles avec l’USB, sorties chez Lexar au début des années 2000. Si vous me lisiez avant ce site, vous savez peut-être que je me suis pas mal intéressé aux cartes mémoire à une époque.
Vous vous demandez peut-être ce que je veux dire avec « nativement compatibles avec l’USB » ? Je m’explique. Les cartes CompactFlash dérivent du PCMCIA, qui dérive de l’ISA, et elles peuvent se comporter comme des disques durs PATA. Mais les cartes USB-Enabled de Lexar ajoutent la possibilité de connecter les cartes en USB directement. Dans un lecteur de cartes classique, il y a une puce qui va effectuer la conversion entre l’USB et la carte, ce qui a un coût. Si en 2021 un lecteur de cartes vaut quelques euros, on était fréquemment aux alentours de 50 $ à l’époque de la sortie des cartes en question.
Lexar, avec ses lecteurs jumpSHOT, propose une solution plus simple : le lecteur ne contient rien (ou presque). Il y a un câble USB, les broches pour connecter la carte… et c’est tout. La carte est reliée directement à l’USB et la puce de conversion est dans la carte elle-même. Je n’ai pas pu vérifier si les cartes étaient vendues nettement plus cher qu’une carte classique, mais les tests de l’époque semblent montrer une différence assez faible.
Le point positif, c’est que le lecteur est compact (vous l’avez ?) pour l’époque (forcément, le PCB est assez vide) et ne vaut pas grand chose. Le point négatif, évidemment, c’est la compatibilité : il faut une carte Lexar USB-Enabled. Si vous branchez le lecteur, rien ne se passe, il n’est même pas reconnu. Si vous insérez une carte compatible, ça fonctionne comme un lecteur standard. Si vous mettez une carte classique, la LED reste allumée et rien ne se passe, il y a une protection.
Bien évidemment, c’est assez lent : ça date de 2002 et la norme était l’USB 1.1 à 12 Mb/s. Si l’idée pouvait paraître intéressante à l’époque, on se rend compte presque 20 ans plus tard que c’est un peu vain. D’abord parce que le prix des lecteurs a baissé avec le temps, ensuite parce que le format CompactFlash était assez ouvert et limiter le lecteur a une marque précise était un problème. Parce qu’utiliser le lecteur jumpSHOT impliquait de n’acheter que des Lexar USB-Enabled… ou d’acheter un lecteur classique. Et le passage à l’USB 2.0 a permis d’augmenter les débits, ce que ne permettait pas nécessairement la technologie.