A la base, je voulais faire un joli test sur le TED (TElevision Disc), un disque allemand sorti dans les années septante qui contenait de la vidéo. Mais mon temps et mon budget ne sont pas illimités, donc je vais en parler sans réellement tester.
Le TED a été présenté au début des années septante, avec une annonce en 1970, une présentation réelle à l’IFA de Berlin en 1973 et une sortie en 1975, avec un seul lecteur : le TP1005 de Telefunken. Cette grosse bête (réellement, c’est énorme et lourd, pratiquement 15 kg) lisait donc des disques souples de 21 cm qui contenaient 10 minutes de vidéo (et d’audio). Je mets « LaserDisc » dans le titre pour comparer avec ce qui se faisait à l’époque (le LaserDisc est sorti vers 1976) mais la technologie est vraiment différente. Ici, on a l’équivalent d’un enregistrement vinyle avec de la vidéo : le disque est lu avec un diamant, mais sur des pistes très fines. Question vidéo, on a du PAL (je n’ai pas trouvé le nombre de lignes) en CAV, avec une image par rotation du disque, qui tourne à 1 500 tpm (25 images/s donc). La bande passante pour la vidéo est de 2,8 MHz, ce qui est moins que la VHS, donc je suppose qu’on ne doit pas dépasser les 200 à 250 lignes.
Un disque TED
Le lecteur
J’ai quelques disques, qui se présente dans une pochette en carton. Le côté flexible est un peu étonnant : quand on insère la pochette dans le lecteur, le disque est aspiré à travers des rouleaux et fait un demi-tour pour aller se placer dans le lecteur. Et le lecteur, malheureusement, vieillit assez mal (il faut bien dire que l’ensemble a 45 ans). L’intérieur est totalement mécanique et analogique, et beaucoup de choses peuvent poser des soucis. J’ai testé avec deux lecteurs, et si les deux s’allument, je n’ai pas réussi à avoir une image (juste un peu de son sur un des deux) et franchement, vu le temps passé, j’ai abandonné. Parce qu’au-delà de la mécanique franchement capricieuse, des rouleaux qui peuvent endommager les disques et du fonctionnement assez basique (Play, Stop, Select, qui rejoue les 10 dernières secondes), la machine ne propose qu’une sortie RF. C’est peut-être le point le plus gênant en 2021, d’ailleurs. La machine émet en RF (en PAL B, j’imagine, c’est allemand) et je n’ai pas réussi à vraiment capter le signal avec du matériel un peu moderne (et je n’ai pas de vieux téléviseur sous la main). Les tuners modernes ne sont pas très sensibles et capter le signal d’un vieil appareil est une plaie.
C’est flexible
La pochette
La seule sortie
Les boutons
En plus de mes problèmes, il faut bien dire que le format lui-même a franchement peu d’intérêt. La qualité d’image est perfectible (même pour l’époque) de ce que j’ai pu voir, et 10 minutes par disque, c’est vraiment trop peu. Pour comparer avec un autre format de l’époque, le LaserDisc stockait au départ 30 minutes par face (en CAV) et même ça, c’était déjà une grosse contrainte. En TED, on trouve donc essentiellement des trucs courts, et quelques films qui nécessitent de se lever plus de dix fois pour certains films.
Ouvert
Ouvert encore plus
Calimero
Du sport
Je vous mets quand même quelques vidéos à aller voir. Il y a d’abord un test du magazine c’t, avec un disque d’Astérix. Une émission (des mêmes) sur le sujet. Une vidéo avec un lecteur qui marche et une image assez propre. On trouve aussi le manuel là. La vidéo la plus intéressante est probablement celle-ci, très complète.
Quand le lecteur déconne et prend mal les disques, ça donne ça.
Le joli logo
