Si vous lisez Canard PC, on vous explique souvent que précommander, c’est une mauvaise idée. Et de fait : il y a 26 ans, Bandai lançait les précommandes de la Pippin Atmark, pour 64 800 ¥. C’est un peu compliqué de calculer l’inflation sur les prix japonais, mais ça fait environ 515 €.
La Bandai Pippin Atmark, donc, est entrée en précommande le 22 février 1996, et est sortie officiellement le 28 mars 1996 (pas 1995).
C’est l’occasion pour parler d’un truc : on peut voir souvent et (pratiquement) partout que la Pippin est une console Apple. D’ailleurs, j’ai déjà fait l’erreur, soit pour des raisons pratiques, soit par méconnaissance (dans de vieux articles). Mais ce n’est pas le cas : la Pippin Atmark (le modèle beige, courant) et la Pippin @World (noire, plus rare) sont des consoles Bandai.
La confusion vient essentiellement d’une chose : Apple a défini la plateforme (le type de processeur, le fonctionnement, etc.) alors que Bandai a conçu la console elle-même. En théorie, comme pour la plateforme 3DO, il était prévu d’avoir plusieurs modèles de Pippin, basées sur des design différents mais avec une compatibilité directe. En pratique, il n’y a que Bandai qui a proposé des consoles, avec trois modèles : la Pippin Atmark au Japon (beige, rarement noire), la Pippin @World aux Etats-Unis (noire) et la KMP 2000 de Katz Media en Europe, qui reprend le même design.
Trois consoles… sans logo Apple (oui, j’ai fait de meilleures photos)
Mais Apple n’a pas produit les consoles, n’a pas vendu les consoles, et il n’y a même pas réellement de logo Apple dessus. On retrouve juste un petit « Advanced Technology by Apple Computer » sur l’avant des Atmark et @World… et c’est tout. Sur la Atmark, il n’y a d’ailleurs même pas le nom de Bandai, juste un logo PowerPC (contrairement à la @World). Alors (et même si je l’ai parfois écrit, d’ailleurs) considérer que la Pippin est un flop d’Apple en montrant un Bandai Pippin Atmark, c’est un argument un peu fallacieux. Même si en pratique, la plateforme elle-même vient bien d’Apple et qu’elle a été un échec : quand un seul constructeur, spécialisé dans les jouets, s’intéresse à votre idée, c’est qu’il y a un problème.
Pour le reste, 26 ans plus tard, nous pouvons avoir une pensée attendrie pour les quelques Japonais qui ont précommandé une console en février 1996. Ils ont du être un peu déçu en mars, quand la console est vraiment arrivée. Parce qu’il faut bien l’avouer : la Bandai Pippin Atmark n’est pas une très bonne console.
