J’avais déjà parlé du format VHD il y a quelques années. Pour résumer, il s’agit d’un format de disque contenant de la vidéo, et utilisé essentiellement au Japon. Mais eu pays du Soleil Levant, il y a tout de même eu au moins un disque PAL, et c’est assez particulier.
Parlons technique pour commencer. Le VHD est un disque enchâssé dans une cartouche qui contient de la vidéo analogique, comme le LaserDisc ou le CED. Le nom signifie Video High Density et chaque disque contient 60 minutes de vidéo par face (le double du LaserDisc en mode CAV). D’un point de vue technique, il diffère des deux autres. Le LaserDisc est optique (comme un CD) et se lit avec un laser, le CED est capacitif, mais nécessite un stylet. Le VHD, lui, est capacitif, mais il n’y a pas de stylet, ce qui réduit l’usure. Il s’agit bien d’un signal analogique, avec une définition un peu moins bonne que le LaserDisc (environ 250 lignes). Si le sujet vous intéresse, ce vieux site est complet (il faut simplement ne pas s’arrêter au design très 90’s).
Un des points intéressants de la technologie, c’est qu’elle a été pensée pour être multiformat dès le départ. Contrairement aux LaserDisc, donc, les lecteurs NTSC (japonais) lisent les disques PAL (européens). Dans les années 80, l’intérêt semble limité : il y a peu d’import, et les téléviseurs sont rarement capable de gérer les deux formats. Qui plus est, dans les faits, le VHD ne sera réellement vendu aux particuliers qu’au Japon. Un lancement a bien été prévu aux USA, mais abandonné à cause de la concurrence déjà en place – LaserDisc et CED – et le lancement en Europe (au Royaume-Uni) a subi le même sort. Je vous conseille la vidéo de Techmoan sur le sujet. En réalité, les disques ont été utilisé dans des domaines de niche et dans des marchés verticaux (chez des concessionnaires automobiles, par exemple) et Thomson avait visiblement prévu de relier son TO7 à un lecteur, mais dans l’ensemble, le VHD n’a pas été commercialisé hors du Japon pour le grand public.
Ce qui m’amène du coup à un titre précis : Châteaux de la Loire. Ce VHD commercialisé au Japon est un disque PAL. Un petit sujet sur LDDB en parle, et le disque a été vu il y a quelques années en vente. Après quelques recherches, j’ai vu que le disque est interactif, avec pas mal d’images des châteaux en question. L’idée est un peu la même qu’avec le LaserDisc : comme chaque image est stockée complètement (contrairement aux DVD, Blu-ray, etc.), on peut enregistrer pas mal d’images fixes avec une définition correcte pour l’époque : jusqu’à 54 000 sur un VHD, et la gestion des chapitres permet d’accéder à une image précise. Ce genre de solution existe aussi sur les LaserDisc, d’ailleurs.
Dans tous les cas, le vidéodisque a été pensé en France, et la pochette ne laisse pas de doutes sur ce point : on trouve Larousse, des explications en français et le nom salamandre (sur l’étiquette sur la pochette). Et on trouve des références à ce salamandre dans pas mal de papiers sur les vidéodisques des années 80. De ce que j’ai pu comprendre, il a été pensé au départ pour un usage informatif dans des bornes de démonstration, mais ensuite vendu seul… au Japon. Le sticker sur la pochette indique qu’il s’agit bien d’un disque PAL, mais qu’il est lisible sur un lecteur NTSC japonais. La seule contrainte, notée sur le sticker (et indiquée aussi dans la page LDDB du disque), est que l’image est déformée sur un lecteur NTSC. Les photos du boîtier montre aussi qu’il a bien les encoches pour du PAL, et c’est bien expliqué (encore) dans la vidéo de Techmoan. Comme les lecteurs acceptaient les deux formats, les cartouches contiennent des encoches qui permettent d’indiquer au lecteur le type de contenu, PAL ou NTSC. C’est probablement le seul disque commercial en PAL vendu au Japon (je n’ai pas trouvé d’autres exemples). Il existe par contre probablement pas mal de disques pressés pour des usages précis qui traînent dans des caves ou des réserves (ou qui ont été détruit), mais c’est un autre problème.
Je n’ai pas de lecteur de VHD et je n’ai pas (encore) trouvé ce disque, mais si ça arrive un jour, j’en reparlerais.