Il y a quelques temps, je suis tombé sur un truc un peu bizarre : une société, Flexxon, vend des cartes (micro)SD de type WORM, c’est-à-dire Write Once Read Many ou – plus simplement – en lecture seule. En fait, ce sont des cartes mémoire qui se comportent en partie comme des CD-R, donc ce qui est écrit… est écrit et ne peut pas être effacé.
Je vais commencer par expliquer un truc : ce n’est pas un test, ce n’est pas un prêt, c’est une carte (et son lecteur) que j’ai acheté sur eBay. C’est important, parce qu’une partie des problèmes que j’ai eu viennent de là : je fais ça pour m’amuser, découvrir, etc. Si vous avez vraiment besoin de cartes de ce type, il faudra travailler avec Flexxon, ce qui vous donnera accès à des programmes que je n’ai pas eu.
Deuxièmement, ne venez pas expliquer qu’il est possible de passer les cartes SD en lecture seule. Première chose, ce n’est pas comparable : sur les cartes WORM, vous pouvez écrire mais vous ne pouvez plus modifier. Avec l’interrupteur des cartes, vous ne pouvez pas écrire… et c’est tout. Mais le principal problème, c’est que l’interrupteur des cartes SD est juste une astuce logicielle. Les cartes SD ne sont pas protégées physiquement, c’est simplement le lecteur qui doit indiquer à l’OS que la carte est en lecture seule.
Maintenant, la carte, donc. J’ai une carte microSD de 8 Go, fournie avec une grosse boîte qui accepte des cartes SIM (pourquoi ?), un trombone à SIM, un adaptateur SD et un lecteur de cartes. Il n’a rien de spécifique, mais a l’avantage d’être compatible SD et microSD et de proposer trois interfaces (USB-A en 3.0, Micro USB 2.0 et USB-C 3.0).
Android
Flexxon ne livre qu’une application Android (sous forme d’APK, ce qui n’est pas génial) mais je n’ai pas pu l’utiliser. Mon premier smartphone n’a pas de lecteur de microSD interne et l’application n’a pas vu le lecteur externe. Mon second smartphone a du microSD mais a demandé de formater la carte, ce qui n’est pas possible. Enfin, mon troisième smartphone a décidé de ne pas s’allumer. Bon, dans l’absolu, l’application n’a pas tellement d’intérêt : elle sert surtout à afficher une notification si vous faites une action illégale, comme tenter de modifier un fichier.
Windows & macOS
Il faut bien comprendre une chose : la carte est formatée en FAT32 en usine et c’est impossible à changer. Et techniquement il vaut mieux éjecter la carte pour éviter les soucis électriques, mais les risques de pertes de données sont évidemment nuls.
Sous Windows, c’est… bizarre. En fait, j’ai commencé sous Windows 10 et la copie vers la carte fonctionne mais la lecture des données ne fonctionne pas toujours. Avec macOS, c’est encore pire : ça ne copie même pas toujours les données correctement depuis le Finder. Mais avec Windows 7, bizarrement, ça fonctionne à peu près. Officiellement, Windows est compatible mais pas macOS. Il existe une application Windows qui permet la même chose que sous Android, mais elle n’est pas disponible publiquement : après une question au support, elle n’est accessible qu’aux sociétés qui ont un projet lié aux cartes en question.
Pour aller un peu plus dans le détail, le problème vient du fonctionnement de la carte et *et* des OS. Globalement, on peut écrire, mais la moindre opération illégale (qui consiste en schématisant à modifier des données) bloque la carte. Petit exemple : si vous créer un dossier avec le Finder, il se nomme Dossier sans titre
, et est ensuite modifié si vous changez le nom… et ça bloque. Dans pas mal de cas, le Finder va aussi ajouter des métadonnées, calculer une miniature, etc. Je ne connais pas exactement les mécanismes internes, mais en gros, tout ce que fait macOS est vraiment incompatible avec le fonctionnement même des cartes. Windows 10 semble être à peu près dans le même cas mais – bizarrement – pas Windows 7.
Lors de mes essais, j’ai par exemple copié un fichier jpeg qui faisait 0 ko à l’arrivé (depuis macOS). Un autre fichier, copié depuis Windows 10, fait la même taille… mais est illisible. Alors qu’un troisième copié depuis Windows 7 est (parfois) lisible. De même, j’ai des dossiers qui n’apparaissent pas sur tous les OS, ou sont inaccessibles dans d’autres. Dans la même veine, copier en ligne de commande via macOS permet un bien meilleur résultat, mais sans que ce soit parfait. Accessoirement, chaque essai ajoute des fichiers sur la carte, ce qui réduit la capacité et met un peu le bordel dans l’explorateur de fichiers, surtout avec macOS et ses fichiers cachés.
Le principal problème de cette carte, c’est qu’il n’est pas possible de formater, recommencer, tester en profondeur. Parce que le principe même de la carte bloque : elle a une capacité de 8 Go et c’est tout. Donc chaque mégaoctet écrit est un mégaoctet « perdu ». J’ai tout de même fait un test de performances avec une petite taille de fichiers, et c’est correct pour une microSD de petite capacité.
Au départ, l’idée me paraissait intéressante, pour de la préservation ou tout simplement pour garder une sorte de trace légale. Mais en pratique, si on n’a pas accès aux outils de la société ça ne fonctionne tout simplement pas. Je pense que les OS modifient beaucoup trop de choses dès la copie, ce qui bloque directement la carte au niveau du firmware et empêche la prise en compte des modifications. Et sans un outil qui prévient en cas d’erreurs, les données sont donc corrompues directement. Pour un usage purement personnel, la gravure d’un CD-R (DVD-R, BD-R, etc.) est plus simple et plus efficace. Reste que le principe est intéressant pour des usages professionnels précis.
Vue le principe du FAT, si on écrit sur un secteur d’allocation de fichiers et qu’il est bloqué en écriture par la suite. Sa devient compliqué pour l’OS. Le principe est intéressant, mais il aurait value simulé un support optique au niveau de l’OS. Via un lecteur de carte USB simulant une lecteur/graveur USB.
L’installation d’une applications ou d’un driver spécifique étant problématique au niveau sécurité.
Cela pourrait remplacé les livraisons de logiciels sur support physique avec une garantie que aucune modification sera faite sur le support. Les lecteurs optique étant de plus en rare et plus lent pour faire des installations. On a aussi des problèmes de lecture due à des supports rayé ou sale (trace de doigt, par exemple). Problème de lecture suivant le type de support (gravé trop vite par exemple) et le lecteur.