J’avais déjà parlé du Wi-Fi « 108 » d’Atheros, un protocole propriétaire qui permet en théorie de booster les débits en Wi-Fi 802.11g (54 Mb/s). Et ce n’était pas très concluant. Plus récemment, j’avais récupéré une carte Wi-Fi 802.11g qui prend en charge le Wi-Fi « 125 », un autre protocole propriétaire qui permet d’augmenter les débits.
Pour commencer, il faut expliquer ces histoires de protocole propriétaires. Nous sommes au début des années 2000, le 802.11g offre un débit théorique de 54 Mb/s, mais en pratique c’est nettement plus lent. Et comme le 802.11n tarde à arriver, les fabricants de puces essayent d’améliorer les choses, mais sans standardisation. Le « 108 » d’Atheros utilise plusieurs techniques pour accélérer les débits (compression, réduction de la latence entre deux paquets, utilisation de deux canaux). Le « 125 » de Broadcom, lui, joue visiblement essentiellement sur la latence, avec en plus des réglages différents sur la sensibilité en réception. Et enfin, il existe aussi un autre « 108 », en MiMo, qui utilise simplement plusieurs antennes.
Ici, donc, je vais parler du « 125 » de Broadcom (qui nécessite logiquement une puce de la marque), qui peut porter des tas de noms : Afterburner (ici), SpeedBooster, SuperSpeed, Turbo G 125mbps, 125HSM, 125* High Speed, G Plus, Xpress Technology, etc. C’est normalement assez bien supporté sur les puces de Broadcom.
Pour tester, j’ai pris un PC sous Windows XP (qui avait une carte Intel), une carte PC Card Trendnet (compatible AirPort Extrême nativement) et un point d’accès de la même marque, trouvé sur eBay.
La configuration est un peu tendue : il faut forcer le mode Afterburner (le nom que Trendnet utilise) dans le point d’accès, mais aussi du côté de Windows. En fait, il faut abandonner l’outil de Microsoft, créer un profil avec l’outil de Broadcom et forcer manuellement le mode Afterburner. En théorie, ça doit activer le mode 125 Mb/s… et afficher 125 Mb/s. En pratique, impossible : lors de mes premiers essais, la carte synchronisait en 802.11b (11 Mb/s) et lors de mes autres essais (après un redémarrage) à 54 Mb/s. Même avec un autre OS (et un autre PC), le résultat était le même : en suivant les explications, je suis resté à 54 Mb/s.
Question performances, c’est d’ailleurs assez léger : la carte Intel du PC portable (une Centrino) téléchargeait à ~850 ko/s (un peu moins de 7 Mb/s) à quelques dizaines de centimètres du point d’accès. La carte PC Card, en 802.11b, plafonnait à moins de 200 ko/s (~1,5 Mb/s). Avec les outils Broadcom et en forçant le mode Afterburner (mais sans que ce soit explicite visuellement), c’était plus rapide – 2 Mo/s, soit 16 Mb/s – mais sans que je sache si ça venait de l’antenne externe de la carte, de l’efficacité de la puce de Broadcom ou réellement de l’Afterburner. Et même comme ça, ça reste assez pitoyable : c’est moins d’un tiers de la bande passante théorique, dans des conditions idéales. Pour se donner une idée, les appareils actuels s’approchent régulièrement de la moitié de la valeur théorique dans de bonnes conditions, à comparer aux 90 à 95 % des connexions filaires.
Il y a peut-être une astuce que je ne connais pas, mais encore une fois c’est décevant. C’est même encore pire que le Wi-Fi « 108 » d’Atheros, dans un sens : ça ne fonctionne pas sur Mac. Mais bon, en 2022 les protocoles propriétaires de ce type sont oubliés (la page Wikipedia ne semble plus exister). Après, du côté d’Apple, il faut bien dire que les protocoles propriétaires sont rares sur le Wi-Fi, pour une bonne raison : la marque a installé du Wi-Fi dans ses Mac assez rapidement, avec des pilotes bien intégrés à l’OS. Du coup, les solutions tierces sont assez rares dans l’absolu.