Vous le savez, j’aime les formats un peu idiots dans le monde des CD, DVD et autres Blu-ray. Donc quand je suis tombé sur la page des CDVU+ (CD View Plus), j’en ai évidemment commandé un.
Le format CDVU+ est une sorte de CD « Extra », c’est-à-dire en gros un CD Audio avec une session qui contient des données. Sur le papier, rien de très neuf : les CD qui contiennent des données, c’est finalement assez courants. Mais le CDVU+ a un logo et a été mis en avant par Disney, vers 2007.
Ça a été vite abandonné, visiblement : la page Wikipedia ne liste qu’une petite dizaine de disques. La technologie est un peu idiote, il faut dire : CDVU+, porté par Hollywood Records, utilise les services de Zinio (comme Playboy) pour offrir l’équivalent du booklet en version numérique avec – dès 2007 – un côté greenwashing assumé. Mais vous voyez probablement venir le souci : CDVU+ repose en partie sur un site Internet qui n’existe plus, donc le contenu est partiellement inaccessible (en tout cas sur mon disque des Jonas Brother).
Un booklet virtuel
Le disque que j’ai acheté a une particularité : il plante mon Mac moderne. La piste de données Apple est en HFS (qui n’est plus lisible depuis macOS Catalina, et si j’insère le CD avant de lancer VMware Fusion, par exemple, ça plante totalement le programme et il est impossible d’éjecter le CD. La solution consiste à ne mettre le disque qu’une fois la machine virtuelle lancée. Pourquoi une machine virtuelle ? Parce qu’en dehors du fait que les OS récents ne lisent pas les données, donc, le programme est compilé uniquement pour les PowerPC et j’ai donc dû passer par Snow Leopard.
Sur Mac, la partition de données fait 80 Mo. Le programme « Play Me » est donc uniquement pour les PowerPC et lance une interface basique (en Flash) qui renvoie vers un site qui n’existe plus et permet de lancer le programme Zinio. Et ce second programme permet ensuite d’ouvrir une sorte de PDF amélioré, avec le booklet. Bon, ce n’est pas mal foutu et il y a quelques petites vidéos, mais dans l’ensemble ça reste assez basique quand même.
Sur PC, c’est en gros la même chose : l’interface en Macromedia Flash permet de lancer le lecteur de Zinio. Le premier lancement est franchement lent, mais ensuite, on a la même chose : un PDF vaguement intercatif.
Récupérer les données
Les données sont en fait dans un fichier .zno
, identique dans les deux sessions. Visiblement, il n’y a pas de DRM (Zinio existe toujours et est utilisé pour des magazines en ligne). Je n’ai pas cherché réellement pour vérifier comment les données étaient regroupées dans le fichier, je suis juste passé par mon utilitaire magique : File Juicer. Ce programme permet de chercher des types de fichiers connus dans un fichier pour extraire les données et ça a marché directement, donc ce n’est pas chiffré. J’ai donc récupéré le PDF, les images et mêmes les vidéos. Ce n’est pas très glorieux en qualité : c’est du Sorenson (un vieux codec) en 360p.
Dans l’ensemble, ce n’est pas si mal, mais ce n’est pas très pérenne : sur Mac, c’est illisible depuis des années (dès l’arrivée de Lion), mais sous Windows ça doit encore fonctionner sur un PC récent… si vous avez un lecteur de CD. Du coup, le booklet papier classique est certes moins joli, mais nettement plus durable…