Tesseract, c’est quoi ? C’est le nom de code du premier Mac « PowerPC », dans les années nonante. Et il y a quelques photos de ce protoype chez BitSavers.
Le nom de code est parfois noté Tessaract (par erreur), mais c’est bien Tesseract. Vous verrez son histoire sur ce site, mais je vous résume : Tesseract est issu de Jaguar, un projet de Mac « RISC », quand Apple a commencé à chercher une solution pour la fin des processeurs 68K. En effet, Apple a utilisé le 68040 mais pas le 68060, et Motorola avait déjà annoncé la fin de la gamme. Jaguar avait la particularité de ne pas être compatible avec les applications 68K, alors qu’un projet parallèle – Cognac – devait servir à gérer le passage des Mac de l’époque (vers 1990) à Jaguar.
Vers 1990, le type de processeurs RISC n’était pas encore connu, mais l’idée était de même de garder une compatibilité, avec – au départ – deux processeurs (un 68K et un RISC) puis assez rapidement avec de l’émulation. Un prototype, le RLC (RISC LC) fonctionnait d’ailleurs assez bien selon les retours de l’époque. Au début des années nonante, le processeur est finalement choisi : le premier PowerPC, le 601. Dérivé de la gamme POWER d’IBM (l’ennemi honni), il offre d’excellentes performances.
Avant la sortie des Power Macintosh, l’idée était donc de proposer une machine basée sur Cognac, renommé en Piltdown Man, et une autre – plus haut de gamme – basée sur Tesseract. Mais fin 1993, ceux qui travaillent sur Tesseract se rendent compte que rien ne va et que la plateforme ne sera pas prête pour janvier 1994 (la date prévue, pour les 10 ans du Mac). Finalement, c’est bien Cognac qui va faire office d’unique plateforme : le projet original va donner le Power Macintosh 6100 et les ingénieurs adapteront le tout pour proposer le Power Macintosh 7100 et le Power Macintosh 8100, équipé d’un processeur plus rapide.
On peut enfin noter que Tesseract a donné naissance au Power Macintosh 7500, dont le nom de code était TNT, pour « The New Tesseract ».
« Vers 1990, le type de processeurs RISC n’était pas encore connu […] »
Euh, Sun Microsystems, dont les premiers ordinateurs utilisaient des 68k, a commercialisé la pizzabox SPARCstation 1 en 1989. Elle était équipée d’un processeur RISC d’inspiration LSI Logic.
Motorola avait lancé l’année précédente la gamme de processeurs RISC m88k, qui étaient implantés sur des cartes à bus VME (elles-mêmes en 68k avant). Ces cartes équipaient une ligne d’ordinateurs construits autour de ce bus, suivis par les magnifiques Series 900, avant le passage au PowerPC. Je travaillais chez Motorola à l’époque, et il me semble me souvenir qu’il était possible dans certains cas de simplement recompiler une application pour la porter de l’architecture 68k CISC à l’architecture 88k RISC.
Il y avait aussi d’autres implémentations de processeurs RISC à la fin des années 80 : l’architecture MIPS, utilisée par Silicon Graphics à partir de la gamme de stations 4D, l’architecture PA-RISC d’Hewlett Packard sur les séries 3000 et 9000, l’architecture POWER chez IBM sur les RS/6000, et même Intel proposait le i860.
Ca je sais, même les ARM vers 85 étaient des RISC.
Dans le cas présent, mais c’est pas assez explicite : “Vers 1990, le type de processeurs RISC n’était pas encore connu […]” devrait être “Vers 1990, le type de processeurs RISC qu’Apple comptait utiliser n’était pas encore connu […]”. Le choix de l’architecture n’avait pas été fait, mais le choix d’un RISC (au sens général) l’était.