Récemment, je suis tombé sur un truc bizarre sur LeBonCoin : un écran tactile pour Macintosh. Mais pour les Macintosh des années nonante.
Il se présente sous la forme d’une protection d’écran qui se place devant un moniteur cathodique (logique, vu l’époque). Il y a un peu de mousse sur les côtés, qui doit probablement aller avec du velcro, pour fixer la protection. La partie tactile est basée sur une dalle en plastique, avec deux boutons sur le bas. Quand on presse l’écran, on se rend compte qu’il y a une fenêtre en plastique qui récupère le positionnement : la dalle est un peu « molle ». On sent vraiment le contact entre deux feuilles.
Devant un moniteur cathodique 12 pouces.
Question taille, la protection complète fait la taille de la structure de mon moniteur de 12 pouces (un monochrome). Mais la surface tactile elle-même fait ~37 cm de diagonale (environ 14 pouces), donc c’est nettement plus grande. Visuellement, c’est assez moyen : ce n’est pas totalement transparent et on perd en qualité, spécialement sur le moniteur de 12 pouces qui est particulièrement net (c’est généralement un effet secondaire du côté monochrome).
Merci l’iPhone.
La partie tactile est gérée en ADB, avec une prise en Y qui permet de brancher un clavier puis une souris. En effet, pour rappel, les Mac n’ont généralement qu’une seule prise ADB.
Un petit test
J’ai commencé sur mon LC III, et ça ne fonctionne pas bien. En fait, bizarrement, le démarrage du Système 7.1 est totalement bloqué si l’écran est branché. Mais de façon étonnante, le fait de démarrer sans extensions (en pressant shift) permet le démarrage et la dalle fonctionne. Il y a visiblement un souci avec les extensions, mais je ne connais pas la raison. J’ai ensuite tenté avec mon Macintosh IIsi, mais le disque dur a décidé de mourir. Pour terminer, j’ai sorti un Performa 630, et ça a fonctionné.
Est-ce que ça fonctionne bien ? Pas vraiment, non. Ce n’est vraiment pas précis, même après la calibration qui consiste à presser deux boutons sur l’écran, à la façon des anciens Palm ou des Newton. L’écran réagit aux doigts mais aussi à un stylet : c’est du résistif pur jus. Au toucher, on se rend compte que la position est probablement calculée quand deux feuilles (transparentes) se touchent. Dans les faits, le curseur à la tremblote pendant les déplacements et ça manque franchement de précision. La raison est double : le résistif n’a jamais été totalement précis, déjà, mais il y a surtout un gros parallaxe. Dans mon cas, on a ~2 cm au niveau de la dalle tactile elle-même (à cause de la structure) puis encore environ ~0,5 cm parce que la dalle du moniteur cathodique est enfoncée. Et encore probablement quelques millimètres parce que le moniteur n’est pas plat mais courbé.
La calibration
Pour le clic, on a pas mal de choix. Celui par défaut est simple : quand on touche l’écran, le bouton est enfoncé, quand on enlève son doigt, le bouton est relâché. C’est pratique pour du glisser/déposé mais ça amène pas mal d’erreurs quand même. Le second mode fait un clic quand on enlève son doigt. Le troisième nécessite un double tap sur l’écran pour enfoncer le bouton, et enlever le doigt pour relâcher le bouton. Il y a aussi un mode qui envoie un clic quand on touche l’écran et enfin un mode qui ne clique pas. C’est probablement le plus utile, en tout cas pour moi : ça évite vraiment les manipulations accidentelles, et il faut utiliser un des deux boutons physiques sous l’écran.
Pas mal de choix
Sinon, l’adaptateur est construit par Edmark et c’est visiblement de la technologie Wacom selon les pilotes. À l’origine, c’était pour un usage dans le monde de l’éducation, donc je suppose que le manque de précision pose moins de soucis, tout comme le fait qu’on perd en netteté à cause de la transparence de la dalle tactile.
À noter, enfin, que ce n’est pas spécialement adapté à un écran large, surtout avec la calibration basée sur seulement deux points. Qui plus est, je n’ai pas d’écran LCD assez petit pour rentrer dans le cadre, de toute façon.
Et pour finir, désolé pour le balayage de l’écran, mais avec les moniteurs qui ne sont pas en 60 Hz, c’est vraiment compliqué de se caler sur la bonne fréquence avec un iPhone (ici 66 Hz). Mais on voit bien que le curseur se promène pas mal et tremblote un peu.
Question con sûrement, mais c’est du à quoi exactement le balayage sur la vidéo (vous parlez de fréquence)?
C’est un écran cathodique, donc tout l’écran n’est pas affiché d’un seul coup : il y a le canon à électron qui balaye l’écran. Il part du coin en haut à gauche, part vers la droite puis passe à la ligne suivante. Une fois en bas à droite, il remonte.
Le balayage qu’on voit, c’est essentiellement quand il a fini une image, c’est la valeur de rafraichissement donnée en Hz. L’écran Apple, il est en 66 Hz environ, ce qui n’est pas très courant. La ligne noire qui bouge, c’est le moment ou le canon à électron « ecrit » en fait.
Quand on a un écran qui balaye à ~60 Hz, on peut l’éviter en filmant à 60 Hz : on a une image affichée à chaque image enregistrée. Avec un écran à 66 Hz, c’est plus compliqué de synchroniser.
J’ai travaillé dans le SAV pour un sous traitant d’Apple dans les années nonante. Je me souvient d’avoir vue un modèle de Mac portable avec une écran LCD tactile résistifs. Ça m’avait pas vraiment convaincue à l’époque. La techno capacitifs est nettement plus pratique, mais à l’époque si sa existait sa devait être trop cher.