Le Clik (alias PocketZip), j’en avais déjà parlé. Il s’agit d’un format de disques issu de chez Iomega, qui stockait 40 Mo dans un disque très fin à la fin des années nonante. Après avoir testé (et trouvé) un appareil photo qui stockait ses clichés sur des Clik (un modèle Agfa), j’ai déniché un HipZip. Il s’agit d’un lecteur MP3 qui passe par des Clik.
Le HipZip date de 2000 et c’est un concurrent des premiers baladeurs MP3 à base de mémoire flash. Il est dans la ligne des produits Iomega de l’époque pour le look : du gris et du bleu transparent. Il emploie des disques PocketZip (ou Clik, j’utilierais les deux noms) d’une capacité de 40 Mo. Le lecteur était livré avec deux disques, mais ceux que j’ai ne sont pas dans un très bon état. Il y en a un qui est illisible et l’autre est bruyant et un peu lent. Petit truc à noter, ils sont siglés « PocketZip » quand mes autres disques sont notés Clik.
J’ai eu le lecteur avec sa housse (assez moche), son chargeur et deux Clik, donc. Il est dans un bon état esthétique, mais le reste est moyen : la batterie semble morte et – surtout – l’audio ne marche pas. J’ai testé avec quelques morceaux et j’ai surtout du souffle. C’est probablement juste des condensateurs fatigués ou des contacts qui passent mal, mais je ne l’ai pas démonté pour vérifier.
L’écran est assez petit, mais il est rétroéclairé. On a un bouton de sélection et deux boutons de volume sur une tranche (ils servent dans les menus). Sur l’autre tranche, on a une sortie jack latérale (pas le meilleur choix), une prise barrel pour l’alimentation, un interrupteur pour bloquer les commandes et une prise USB propriétaire. Sur la face avant, il y a un bouton play
(qui fait office de on
), un stop
(qui sert de off
) et les classiques boutons pour avancer et reculer. Sur le haut, une trappe permet d’insérer un PocketZip, et il y a un bouton reset.
L’OS n’est pas ouf : il s’appelle Dadio et c’est assez basique avec une interface chargée. Franchement, je n’ai pas grand chose à dire dessus. Au démarrage, le lecteur scanne le contenu du disque et se place sur le premier morceau. Il n’y a pas réellement de gestion des playlist et autres dossiers, mais en même temps le lecteur ne peut contenir que 40 Mo. Même en réduisant la qualité (avec par exemple du MP3 ou du WMA à 64 kb/s), ça ne fait que 80 minutes. Avec un son à peu près correct pour l’époque (128 kb/s), les 40 Mo permettent de stocker une petite dizaine de morceaux.
Sans batterie et sans audio, je ne peux pas vraiment dire si c’est bien ou pas, mais je peux quand même noter un truc : c’est bruyant. Même avec un disque qui n’est pas fatigué, c’est très audible. Le lecteur a la bonne idée de visiblement précharger le fichier en RAM – on n’entend pas le disque tourner pendant la lecture – mais chaque changement de piste amène des bruits vites énervants.
L’avis de 2023
Si on prend le HipZip en 2023, c’est franchement un désastre. C’est un lecteur assez gros, pas très ergonomique, avec un énorme défaut : les PocketZip/Clik. La capacité est bien trop faible pour être pratique, déjà : 40 Mo, c’est environ 40 minutes en MP3 à 128 kb/s, soit moins qu’un album. Et surtout, le lecteur est bruyant. A chaque changement de piste, on a une pause, le moteur qui tourne et un bruit assez vite énervant. Quand on a connu les lecteurs à mémoire flash ou même ceux à disque dur (pour la capacité), les choix du HipZip semblent idiots.
L’avis de 2000
Ce n’est pas si mal. Le lecteur est gros, mais les autres lecteurs MP3 sont de la même taille, en tout cas dans le même ordre de grandeur. La capacité est faible, mais c’est une constante : soit on a de la mémoire flash avec 32 ou 64 Mo, soit un disque dur 2,5 pouces bruyant et très gros. Apple n’est pas encore là, et les disques durs 1,8 pouce sont absents du marché. Le format a l’avantage du prix : on a deux disques avec le lecteur, et on pouvait trouver une boîte de dix pour moins de 100 $ à l’époque (400 Mo). Les cartes mémoire SmartMedia ou CompactFlash, elles, valaient vers 100 $ en 64 Mo et 200 $ en 128 Mo. Les débits en USB étaient les mêmes avec la mémoire flash (l’USB 1.1 n’a jamais été rapide, et certains lecteurs étaient même en port parallèle). Enfin, le bruit était une constante : les lecteurs de MiniDisc étaient audibles, les lecteurs de CD aussi. Les lecteurs MP3 à mémoire flash étaient certes silencieux, mais c’était l’exception plus que la norme.
Ce n’était vraiment pas le lecteur du siècle, mais pas non plus une idée idiote ou quelque chose de complètement atypique pour l’époque.
L’USB
Bon, la partie USB est particulière. D’abord parce que la prise USB côté lecteur est propriétaire, comme pas mal d’appareils de cette époque. C’est très vite bloquant sur de l’occasion, par exemple : le câble a parfois été perdu. Mais la raison principale, c’est que c’est très vite énervant : le lecteur est très bruyant et il bloque le Finder d’un Mac moderne à la moindre opération. Il faut vraiment attendre qu’il effectue ses différentes tâches, puis que le Finder se débloque. C’est surtout extrêmement lent : de l’USB 1.1 sur une plateforme anémique avec un média pas très rapide à la base.
La mise à jour du firmware
La recherche d’un firmware, c’est toujours intéressant. Petite résumé : TousLesDrivers et un autre site indiquaient l’existence d’un firmware plus récent. Il n’était pas disponible, mais en passant par archive.org, je suis tombé sur la page de mise à jour d’origine. Petit problème, la page demandait des informations. J’ai donc cherché, toujours sur archive.org, toutes les pages qui contenaient le mot HipZip dans iomega.com/software
. Bingo : la page sur laquelle renvoyait l’enregistrement a été enregistrée. Le lien était un ftp
, mais comme j’avais le nom du fichier, j’ai tenté un truc qui marche parfois : si vous avez un lien en ftp://download.iomega.com
, il y a de fortes chances que le http://download.iomega.com
fonctionne. C’était le cas ici et en cherchant sur archive.org (toujours) tous les fichiers enregistrés, j’ai pu filtrer sur le nom du fichier (dap-dai-hz-100424.dad
) et le récupérer.
La mise à jour n’est pas simple. Il faut télécharger le fichier, le mettre sur un PocketZip, bien éjecter, presser un bouton reset avec un trombone assez fin, puis démarrer le lecteur en pressant on
et off
en même temps. Ensuite, il faut lancer la mise à jour… et ça n’a pas fonctionné lors de mes essais. Après deux ou trois essais, j’ai sorti un autre disque… et ça a marché. Malgré tout, quand on met à jour un appareil dont la batterie est morte, on serre les fesses.
Et la mise à jour n’a rien changé sur l’audio, elle amenait essentiellement des corrections de bugs et juste un truc sympa : la mise en veille automatique passe de 30 secondes à 2 minutes.
Pour conclure, c’est surtout une curiosité, un truc qui aurait pu trouver son marché, mais seulement pour un temps : la mémoire flash est devenue de plus en plus abordable, les disques durs 1,8 pouce sont apparus et (surtout) le Clik n’a pas évolué.
« on sert les fesses »
C’est pas un peu cochon ?
XPLDR !!!
Ben alors, Pierre ?! Un ptit coup d’inconscient ? Car si on sert le repas, en revanche on aura plutôt tendance à serrer les fesses… Donc, on serre les fesses, plutôt que de les servir !
Une coquille sur le lien http dans l’explication de l’astuce pour choper le vieux firmware.
iomage au lieu de iomega