Le Power Macintosh G3 est une machine un peu particulière, entre deux mondes et avec un très grand nombre de configurations possibles. Et un des points importants de cette machine est sa ROM physique, qui existe en 3 versions. Et si vous avez un jour envie d’un Power Mac G3, il faut vraiment viser la troisième variante, connue sous le nom de « rev. C ».
Premier point, il y a trois boîtiers : le desktop, la tour et le all-in-one (plutôt rare, et destiné aux écoles américaines). Ensuite, il y a essentiellement deux révisions de la carte mère. La première génération, sortie en novembre 1997, intègre un GPU ATi Rage IIc (même si le mot GPU n’existait pas), la seconde – sortie en avril 1998 – une puce ATi Rage Pro, un peu plus rapide. Il y a aussi visiblement une variante avec une Rage Pro Turbo, mais je n’en ai jamais vu. Enfin, il y a la ROM. Les modèles de 1997 ont une révision « A », ceux d’avril 1998 une révision « B » et ceux d’oaût 1998 une révision « C ». En plus de ces points, on a évidemment des CPU qui peuvent varier et des Personality Card, avec cinq variantes (dont la possibilité d’avoir de l’USB).
La puce ATi Rage IIc d’un vieux modèle
La puce ATi Rage Pro d’un plus récent
Le point important, c’est la ROM, spécialement avec les vieilles versions de Mac OS. Dans les Mac, la ROM est différente du BIOS, qui permet juste le démarrage dans les PC. La ROM, elle, contient littéralement une partie de l’OS. Certaines des API des Mac sont dans la ROM, tout comme le nécessaire pour gérer certains composants. Et la révision « C » de la ROM du Power Mac G3 corrige quelques bugs. Le premier, mineur, est la compatibilité avec les cartes PCI multifonctions. Selon Apple, ça marche un peu mieux, même s’il vaut mieux chercher une carte explicitement compatible Mac.
Selon Apple.
Le second point, plus important, c’est un bug sur le contrôleur IDE. Avec une révision « A » de la ROM, vous ne pouvez pas brancher des périphériques en esclave sur le bus IDE, ça ne fonctionne pas sous Mac OS. Comme la machine n’a que deux prises (comme la majorité des ordinateurs), vous ne pouvez donc pas installer deux disques durs et un lecteur optique, par exemple. Avec la révision « B » ou « C » de la ROM, ça fonctionne parfaitement. On va y revenir, mais c’est un moyen simple de détecter si un Mac a une révision « B » ou « C » : s’il a un lecteur ZIP en plus du lecteur optique, c’est obligatoirement une ROM corrigée.
On peut avoir un lecteur ZIP en plus d’un lecteur de CD
Il y a un petit truc à prendre en compte : le problème ne touche pas Mac OS X, du moins pas totalement. Comme l’UNIX d’Apple ne passe pas par la ROM pour l’accès au bus IDE – il a ses propres extensions -, le bug de la ROM n’est pas présent. Sous Mac OS X, vous pouvez donc voir les périphériques en esclave. Mais, car il y en a un, vous ne pouvez pas démarrer dessus. Le démarrage dépend en effet dans tous les cas de la ROM. Au passage, j’ai eu un peu de mal à installer Mac OS X, mais la méthode proposée là fonctionne (démarrer sur l’Open Firmware, taper init-nvram puis boot, éventuellement changer la pile).
Comment reconnaître la bonne ROM ?
la première méthode est empirique : si le Mac a un lecteur de CD-ROM ou de DVD et un lecteur ZIP, il a une ROM adaptée. La seconde consiste à démarrer le Mac et aller voir dans Informations système Apple (sous Mac OS 9). Dans l’onglet Profil système, la section Information de production affiche la Révision de ROM. $77D.40F2 indique une ROM « A », $77D.45F1 une ROM « B » et $77D.45F2 une ROM « C ».
La valeur est en bas.
La dernière méthode nécessite de regarder la ROM elle-même, qui est une barrette. Il y a pas mal de possibilités, donc je vous renvoie vers la page d’OWC, toujours en ligne en 2023. Pour la révision « A », il existe au moins cinq variantes de la barrette.
Deux ROM
Pour la révision « B », il n’y a visiblement qu’une variante et la barrette reste assez rare. Pour la révision « C », il ne semble aussi y avoir qu’une version. Sur l’arrière de la barrette (la partie sans puces), le marquage doit être LROG434-03.
Dans tous les cas, trouver une ROM seule est évidemment compliqué en 2023 et il est évidemment (beaucoup) plus simple de chercher un Power Mac G3 complet, qui peut se trouver à un prix correct (j’ai payé le mien, avec sa boîte, seulement 30 €). En dehors de la présence d’un lecteur supplémentaire, une autre solution consiste à aller vers un modèle avec un CPU rapide : les variantes à 300 et 333 MHz ont probablement une ROM en révision « C ».
Il faut terminer par deux points. D’abord, même si le bus IDE accepte les périphériques esclave avec la bonne ROM, il reste lent. On est à 16 Mo/s au lieux, avec une charge processeur parfois élevée. Ensuite, la machine a une limitation à 8 Gio pour la partition de démarrage (liée au LBA, je crois) et à 137 Go/128 Gio pour la capacité maximale.
Deux cartes Wings diffèrent. Celle du haut a les traces de l’USB.
