C’est un peu particulier, parce que c’est vraiment NSFW. Lors de mes recherches sur la Pippin, j’étais tombé sur quelques CD-ROM pour adultes, mais assez soft. Mais j’avais expliqué que j’avais vu qu’il existait au moins un disque pour adultes, il en existe en fait plusieurs, dont Raper, pleasuredome of violence. Et le nom est explicite.
C’est édité par la société h.m.p., une société spécialisée dans la pronographie au Japon. Le CD est compatible Pippin, mais ce n’est pas explicite au premier coup d’oeil : la pochette avant ne mentionne pas la console. Mais à l’arrière et sur le disque lui-même, on a bien le logo de la console.
Dans la pratique, il démarre bien sur la Pippin. C’est un truc pour adultes, encore une fois, donc on a juste une liste de filles, avec quelques informations (âge, etc.), quelques options (la musique en arrière-plan) et la possibilité de voir des photos ou des vidéos. Vu le titre, le fantasme est évidemment ici le viol, avec des photos de femmes agressées. Comme ça vient du Japon, les parties génitales sont remplacées par des mosaïques et sur le CD, les images sont fichiers PICT en 640 x 480.
Pour les vidéos, c’est du timbre poste 320 x 240 à 10 images/s avec de gros pixels (c’est du Cinepak). L’audio est en mono, 8 bits et 11 kHz. En clair, ce n’était pas vraiment de la haute définition, même en prenant en compte les téléviseurs de l’époque. J’ai fait une vidéo du programme parce que je pense que c’est important de proposer un retour historique, mais ce n’est évidemment pas sur YouTube. Je me suis fait fermer mon compte Vimeo à cause de la vidéo et les sites pornographiques demandent une vérification, et j’ai moyennement envie de payer/envoyer ma carte d’identité chez eux… Donc elle n’est pas en ligne, désolé.
Le disque est compatible Mac, mais je n’ai pas eu d’image sur mon Power Mac G3, peut-être un souci lié à QuickTime. Sous Windows 98 dans une machine virtuelle, ça fonctionne de la même façon que sur la console, avec une image bloquée en 640 x 480.
Enfin, le disque a la référence HOCR-00073, qui est a priori une date (mars 1997). Je ne sais pas si le disque précédent de la gamme (HOCR-00071) une application pour la Pippin, mais le HOCR-00077 est compatible. On peut supposer qu’il en existe éventuellement d’autres, mais ce n’est pas évident de trouver des disques pour adultes japonais… J’ai pu vérifier depuis que le HOCR-00076 n’est pas compatible.
La référence interne HOCR-00073 n’est pas en lien avec une date, elle se décompose en fait ainsi dans le cas présent : HO pour Hoyu Media Produce (h.m.p.), CR pour CD-ROM, et 73 pour indiquer qu’il s’agit du 73e titre de cette collection. Cela permet (au présent, car ce type de référence est toujours utilisé à l’heure actuelle) de pouvoir savoir dans les listings quels supports sont disponibles pour un même titre. Par exemple, si le titre HOCR-00073 est sorti en VHS, le code pour ce support pourrait être quelque chose comme HOVH-00073 (pour Hoyu + VHS + même numérotation puisque cela désigne le même titre). S’il ressort prochainement en DVD ou Blu-ray (vu que h.m.p. existe toujours), il pourrait être référencé HODV-00073 et HOBD-00073 alors que plus de deux décennies se sont pourtant écoulées, etc.
J’ai simplifié bien sûr, car en vérité les studios ne sont absolument pas obligés de respecter cette logique, même s’ils le font le plus souvent.
On retrouve ce principe dans énormément de produits de l’industrie du divertissement au Japon, et les éditons officielles ou semi-officielles provenant d’autres pays asiatiques (Hong-Kong notamment dans les années 90/00 ?) suivaient un référencement interne un peu similaire.
Cela a donc aussi son utilité pour le public non-japonais. À la fin des années 90 par exemple, les magasins d’import français ne listaient parfois dans les publicités que ces références + le titre principal de l’anime / du jeu vidéo pour les CD audio liés à ces domaines – le fait de gagner en place dans les pubs a dû jouer, mais la raison principale est que ces revendeurs français n’étaient tout simplement pas forcément en mesure de pouvoir lire les titres des CD, qui évidemment étaient majoritairement en caractères japonais. Lister ces références permettait donc pour les clients de pouvoir distinguer les XX albums distincts sortis pour un même anime, qui auraient sinon porté le même titre dans les pubs.
Il y a aussi eu le cas pour les jeux vidéo, mais vu le tarif des cartouches et CD en import à l’époque, les boutiques les listaient tout de même bien plus souvent avec un visuel, même si le titre pouvait être approximatif pour les moins courants.
À l’heure actuelle, en dehors de l’archipel, cela sert surtout aux amateurs de porno japonais pour se repérer dans les dizaines de milliers de sorties annuelles, car les titres des productions – souvent à rallonge – sont rarement traduits par le studio lui-même (après tout, cela reste destiné au marché intérieur), et s’ils le sont par d’autres, la traduction diffère donc d’un site à l’autre et provient d’un outil type Google Traduction, qui reste très mauvais pour la langue japonaise. Et une fois qu’on connait un peu le milieu, cela permet de savoir directement si vous êtes le public potentiel d’une vidéo. Exemple fictif : TASCD-089, donc studio fictif TA , film n°89, version DVD, issu de leur label ou collection SC => si je croisais ce code, inutile de m’y pencher, car je sais que leur label/collection SC est spécialisé dans le fétichisme du léchage de poignées de porte, pratique qui me laisse un peu froid on va dire (note : le code est fictif, mais la pratique, elle, fait bien l’objet d’une petite collection par je ne sais plus quel studio).
Vraiment WTF et NSFW en effet…
Pour la vidéo, j’aurais plutôt dit archive.org (après tout c’est une vidéo d’un programme qui pourrait intéresser quelques chercheurs, archivistes …) ou des plateformes type odyssée (si tu n’as pas peur de te retrouver sur un site qui propose des vidéos de complotistes, extrémistes de tous genres…, mais comme c’est juste pour une vidéo et un lien).