Il y a environ un an, je parlais des cartes QXD de Sony, un format propriétaire (ça ne devrait étonner personne) avec quelques particularités. Et j’ai trouvé une carte de première génération, pour montrer un problème précis.
Les cartes XQD, donc, ont été lancées au début des années 2010. La première génération se contentait d’une interface PCI-Express, la seconde ajoutait de l’USB en interne. Et le format a évolué techniquement (mais pas physiquement) et a servi de base aux cartes CFexpress.
La première génération de cartes, donc, ne propose qu’une interface PCI-Express. Vous aurez obligatoirement besoin de soit un lecteur PCI-Express (en Thunderbolt, comme chez Sonnet, en ExpressCard, etc.) avec un pilote soit d’un lecteur USB explicitement compatible avec les cartes de ce type, ce qui est rare. Les cartes de première génération sont généralement des types N (comme la mienne) et le meilleur moyen de le vérifier est de chercher le logo [USB]. S’il n’est pas présent, c’est probablement une vieille carte. La majorité des lecteurs USB à bas prix (vers 20 €) qu’on peut trouver sur le marché ne lisent pas les cartes de ce type.
La seconde génération de cartes continue à proposer une interface PCI-Express, mais Sony a ajouté une petite astuce très pratique : une prise en charge directe de l’USB. Les cartes de type G et M (avec un logo [USB]) peuvent fonctionner avec un lecteur passif à bas prix (vers 20 €, donc). Les cartes fonctionnent aussi dans les lecteurs PCI-Express et les vieux lecteurs USB, par ailleurs. Attention, vous aurez besoin d’un pilote en PCI-Express (Sonnet en propose un pour Mac).
Enfin, les cartes CFexpress reprennent le format physique des cartes XQD mais pas le protocole. Elles emploient le NVMe des SSD et donc elles fonctionnent directement en PCI-Express si votre OS supporte le NVMe (dès High Sierra chez Apple) ou dans un lecteur USB adapté. Ni les vieux lecteurs USB de cartes QXD ni les lecteurs passifs n’acceptent les cartes CFexpress. Enfin, dans les appareils photo, certains fabricants (comme Nikon) ont mis à jour les appareils pour qu’ils acceptent les cartes XQD et les cartes CFexpress.
Petit test d’une carte type N
J’ai testé une carte de type N de 64 Go, d’abord en PCI-Express. Que ce soit dans mon lecteur ExpressCard ou dans une carte PCI-Express, les débits restent assez faibles : environ 190 Mo/s en lecture et 40 Mo/s en écriture au mieux. C’est lié à l’interface de la carte : on a une seule ligne PCI-Express 1.0 (250 Mo/s en théorie).
La carte, comme prévu, ne fonctionne pas dans un lecteur USB passif, ni – évidemment – dans un lecteur de cartes USB-C pour carte CFexpress.
Dernier point, je ne sais pas si ça vient du pilote de Sonnet ou de la carte elle-même, mais je n’ai pas réussi à faire une image disque de la carte. Je tente généralement ça avec les cartes d’occasion, ça permet de voir si l’ancien propriétaire n’a pas effacé des données.
Avec un lecteur USB Sony
Je me suis ensuite procuré un lecteur USB Sony, un MRW-E80. C’est un lecteur assez ancien (il date de 2012) qui a l’avantage de lire toutes les cartes XQD en USB 3.0. Avec la carte de type N, il est un peu plus rapide en lecture qu’en natif (210 Mo/s) mais la carte reste lente en écriture (vers 40 Mo/s). Avec une carte type G, on voit bien la différence entre le lecteur USB de Sony qui contient un bridge et le mode natif de la carte avec un lecteur passif moderne : on passe de 205 à 370 Mo/s en lecture et de 140 Mo/s à 210 Mo/s en écriture.
C’est un lecteur surtout intéressant si vous avez une carte qui n’est pas compatible nativement avec l’USB, donc. Au passage, la carte a bien un problème : même avec le lecteur de Sony, j’ai des erreurs quand j’essaye de faire une image disque.