Les Nano Memory Card (NM Card), un format de cartes mémoire propriétaire

Depuis très longtemps, je suis parfois un peu fasciné par un truc : les cartes mémoire propriétaires. Les tentatives de certaines marques (Sony…) pour imposer des cartes au détriment du bon sens m’intéressent, un peu comme les Miniature Card. Donc je me suis intéressé aux Nano Memory Card (ou NM Card).

C’est un format de carte lancé en 2018 par Huawei pour ses smartphones, avec un argument : les cartes sont plus petites que les microSD. Physiquement, elles font en réalité la taille d’une carte Nano-SIM, ce qui simplifie la mise en place dans un smartphone. En plus d’Huawei, c’est porté par Lexar, qui propose une gamme de cartes, et on en trouve même sous d’autres marques connues, comme HP.

Une carte NM HP

D’un point de vue technique, c’est aussi pragmatique que le format physique : c’est une interface eMMC 4.5 externe. Le MMC, c’est un format de cartes qui préfigure les cartes SD (elles sont plus fines) qui avait déjà évolué vers des cartes plus petites. Petit aparté, si vous avez une MMC Micro dans un tiroir, ça m’intéresse (idéalement avec un adaptateur MMC/SD). Le eMMC (pour embedded MMC) est une variante pensée pour l’intégration dans les appareils mobiles. Ce n’est pas généralisé (l’UFS est plus rapide, Apple utilise des SSD PCI-Express NVMe directement dans les iPhone) mais c’est assez courant.

C’est plus petit qu’une microSD


Le brochage est très différent


MMC, RS MMC, NM

Les cartes sont à la norme 4.5, donc avec un débit théorique de 140 Mo/s en lecture, mais les cartes se limitent habituellement à 90 Mo/s. Pour tester, en plus d’une carte HP de 64 Go – arrivée formatée en FAT32, je ne m’y attendais pas -, j’ai acheté un lecteur compatible. Ca se trouve assez facilement dans les marques noname et il est même possible en théorie de relier une carte NM à un lecteur microSD, ce site allemand l’a tenté. Sur le papier, on peut aussi imaginer un adaptateur NM Card vers SD ou MMC : la majorité des lecteurs de cartes USB accepte les deux protocoles. Pourquoi sur le papier ? Parce que je n’ai pas trouvé la trace d’adaptateurs de ce type.

Un lecteur de cartes NM avec de l’USB-C et de l’USB 3.0

Dans tous les cas, les lecteurs de cartes NM ont généralement un emplacement microSD en parallèle. C’est le cas du mien, dans un endroit inattendu : la carte microSD s’insère dans la prise USB-A. Autre petit truc, comme les cartes s’insèrent dans l’emplacement SIM d’un smartphone, la carte HP est arrivée avec un outil pour sortir les cartes SIM.

La carte arrive avec un outil pour les cartes SIM


La carte formatée en FAT32 par défaut


La carte microSD s’insère littéralement dans la prise USB

Question performances, la carte NM de HP (64 Go) atteint 92 Mo/s en lecture et 85 Mo/s en écriture, ce qui est élevé : une bonne partie des cartes microSD en est loin. Les performances sur les accès aléatoire sont faibles, mais c’est habituel avec les cartes mémoire, les contrôleurs ne sont pas pensés pour ce type d’usages.

Des performances correctes

Reste le principal problème : c’est un format (très) rare. Il n’y a qu’Huawei qui l’emploie dans ses smartphones, et la marque n’est pas en odeur de sainteté en dehors de la Chine. Dans les faits, les cartes microSD sont plus rapides (dans certains cas), moins onéreuses et pas tellement plus grosses. Et rappelons que les cartes mémoire microSD ne sont pas petites pour qu’on puisse les perdre