Les Memory Stick ROM, des cartes mémoire en lecture seule

Quand Sony essayait encore de mettre en avant les Memory Stick, un format propriétaire, la société japonaise a proposé quelques variantes. Et dans ces variantes, il y a les Memory Stick ROM : des cartes mémoire en lecture seule.

Sur le papier, ce n’est pas une mauvaise idée : c’est un moyen efficace de distribuer des logiciels en empêchant l’utilisateur de faire une mauvaise manipulation. En pratique, dans les années nonante (et début 2000), c’était probablement un peu cher de passer par de la mémoire flash pour ça, alors qu’un CD-ROM faisait le boulot pour un prix bien plus faible.

Une carte Memory Stick ROM


Petit aparté rapide : la distribution de musique sur des cartes mémoire a existé, et elles ne sont pas toutes bloquées en écriture. Mes cartes Disney Mix Clip sont bloquées en MMC, mais pas réellement en SD : la protection classique en écriture n’est qu’une vaste blague. Ma carte microSD Grüvi n’est pas protégée (les fichiers sont en lecture seule) et ma carte microSD slotMusic non plus. Il n’y a que la carte microSD slotRadio qui est dans un format particulier, les données ne sont pas accessibles.

La boîte


En théorie, c’est un lecteur d’époque

La carte que j’ai trouvé est un dictionnaire japonais/espagnol, livré sur une carte Memory Stick ROM (bien vue en lecture seule) de 64 Mo. Elle contient un peu moins de 6 Mo de données, ce qui est un peu idiot, d’ailleurs. La carte a la référence BBEB-D007S et il en existe une dizaine au moins. J’ai aussi la BBEB-D009S, reçue avec un PDA (j’en parle plus bas). Avec la carte, il y a avait un CD-ROM avec le logiciel capable de lire les fichiers présents sur la carte, pour les vieilles versions de Windows. Il ne fonctionne pas proprement sur les versions occidentales de l’OS, mais avec une machine virtuelle de Windows 98 en japonais, ça passe. Le programme a le défaut de vouloir lire les données directement sur la carte mémoire, ce qui est un problème avec Windows 98, qui n’a pas de pilotes pour les périphériques de stockage USB. Et comme ils sont souvent prévus pour une version en anglais de l’OS, j’ai préféré tester sous Windows XP. Ça permet de voir vaguement le fonctionnement, mais pas de lire les données, du coup (et je n’avais pas envie d’installer Windows XP en japonais).

En bas à gauche, on peut voir que c’est en lecture seule


Sous Windows 98 (impossible de monter la carte)


Sous Windows XP avec un OS occidental

La carte est visiblement prévue pour être lue dans une liseuse Sony du début des années 2000 (EBR-500MS) mais ça ne passe sur ma liseuse Sony qui a une bonne quinzaine d’années (PRS-505). Le BBeB est en fait un format de fichiers propriétaire pour la distribution des eBooks, porté par Sony, mais ma carte contient des fichiers de dictionnaire (extension .MSD) qui nécessitent des programmes précis. De même, la carte fonctionne aussi en théorie dans les Clié, les PDA sous PalmOS de Sony, mais uniquement avec un modèle précis : le TH55DK.

C’est une variante du PEG-TH55 japonais, avec une seule différence a priori : un CD qui contient le programme. J’en ai acheté un pour une bouchée de pain au Japon, mais il est en japonais et je n’ai pas encore trouvé comment flasher ce modèle précis avec une ROM en anglais ou en français. Le programme a deux niveaux de protection. Premièrement, je n’ai pas réussi à le copier d’une Memory Stick vers la mémoire interne d’un autre Clié, et deuxièmement il a une protection qui l’empêche d’être lancé sur autre chose qu’un TH55. Cette protection là saute facilement : il suffit de remplacer atom (le nom de code du TH55) par l’identifiant d’un autre modèle (par exemple vrna pour un TG50). J’ai pu le vérifier parce que j’avais installé une version déjà modifiée…

Le TH55DK et son petit sticker (en bas à droite)


La modification


Impossible de copier


L’erreur si vous n’avez pas le bon Palm

L’interface est en japonais, logiquement, et le programme lit bien le contenu de mes deux Memory Stick ROM. Le truc, c’est que je n’ai pas réellement réussi à accéder aux données, pour une raison un peu idiote : il faut chercher les données en japonais, avec Graffiti 2 en japonais… Dans tous les cas, j’ai le programme et je vais le partager.

Le programme


L’interface


En plus des dictionnaires, Sony a visiblement utilisé les cartes en question dans des appareils pour des tests d’anglais dans des universités japonaises, et on trouve des photos .

Dans la pratique, les Memory Stick ROM restent tout de même rares, et pour une bonne raison, que j’ai citée plus haut : le prix de la mémoire flash. Un format propriétaire coûteux qui n’amène pas un avantage évident au premier abord, ce n’est pas le meilleur moyen de trouver le succès. Surtout quand les CD-ROM ont déjà l’avantage évident (le fait de ne pas pouvoir modifier les données) dans un format qui reste globalement compact pour un prix très faible.