Le drôle d’adaptateur TransferJet de Sony

Je continue avec une technologie qui m’intrigue toujours, TransferJet. Cette fois, je vais parler de la station TJS-1 de Sony, qui a quelques particularités.

L’appareil se présente sous la forme d’un gros bloc avec un logo TransferJet (noir sur noir, peu visible). Il se connecte en USB, avec une prise Mini USB cachée sous la coque et il y a une petite pièce qui permet de le placer sur le flanc.

La station à plat


Sur le flanc

Avant de commencer à tester, sans lire le manuel (c’est idiot), j’ai cherché les pilotes sans trop de succès au départ parce que je pensais qu’il fonctionnait comme mes autres adaptateurs TransferJet. Mais ce n’est pas le cas, je vais y revenir, et le seul logiciel disponible est une mise à jour du firmware, qui avait déjà été appliquée.

Une prise USB classique

En fait, la station de Sony n’a pas besoin de pilotes et fonctionne d’une façon un peu particulière. Avec mes autres adaptateurs (USB, Lightning ou une carte SD), TransferJet nécessite de passer par une application qui va permettre de recevoir et envoyer des données, un peu à la manière d’une liaison Bluetooth. Le mode choisi par Toshiba, OBEX, dérive d’ailleurs de celui employé en Bluetooth et (auparavant) en infrarouge.

Le lecteur de Sony, lui, fonctionne en mode SCSI et émule donc directement un périphérique de stockage. Le mode SCSI ne passe pas par l’antique technologie d’un point de vue matériel, mais emploie les commandes SCSI, comme pas mal de périphériques de stockage. Plus concrètement, il n’y a pas besoin de pilotes : il est vu comme un périphérique de stockage de base. Sous Windows, c’est assez évident parce que l’OS tend à afficher les lecteurs même quand il n’y a pas de « carte » dedans, contrairement à macOS.

Avec un appareil photo

Dans la pratique, il faut donc un périphérique compatible avec la partie SCSI de la norme TransferJet et ce n’est pas une évidence. Les produits Toshiba que je possède ne sont compatibles qu’avec l’OBEX, par exemple, et ne fonctionnent donc pas avec la station de Sony. Par contre, si vous avez un appareil photo Sony compatible avec la Memory Stick TransferJet, ça fonctionne : il suffit de placer l’appareil sur la base et vous verrez le contenu de la carte.

Avec mon DSC-WX50, je vois même deux lecteurs : la carte mémoire elle-même et le stockage interne de l’appareil, qui a une capacité faible (20 Mo). C’est un peu étonnant parce qu’en général, le stockage interne n’est exposé que si vous n’avez pas de cartes mémoire. La carte virtuelle montée en TransferJet est en lecture seule, donc il n’est possible que de récupérer les photos de l’appareil vers un ordinateur. Je suppose que c’est un choix fait pour éviter de corrompre les données : on peut enlever l’appareil sans craintes de perdre des données, et de toute façon on transfère rarement des données d’un ordinateur vers un appareil photo.

macOS voit deux lecteurs, en lecture seule


Le point intéressant de la station de Sony, c’est que comme elle n’a pas besoin de pilotes, elle fonctionne sur tous les appareils ou presque : vous pouvez connecter la station sur un téléviseur, un cadre photo ou n’importe quel appareil qui accepte les périphériques de stockage USB. On peut donc afficher rapidement une photo sur un téléviseur juste en posant l’appareil sur un socle, ce qui est pratique.

Question débit, c’est franchement lent : 20 secondes pour une vidéo de 151 Mo, soit environ 7,5 Mo/s. La norme elle-même est annoncée à 560 Mb/s en théorie et 375 Mb/s en pratique (soit 45 Mo/s environ), mais on en est loin du coup. Disons que pour transmettre une photo, ça ne pose pas réellement de soucis étant donné qu’on est généralement sous les 10 Mo pour une image JPEG.

En pratique, on a surtout un truc très Sony, en fait : c’est efficace si vous avez un appareil photo Sony avec la carte mémoire Sony, mais c’est tout. La station est incompatible avec les périphériques TransferJet de Toshiba et dans les faits, c’est un peu magique visuellement mais c’est tout. En gros, on évite de devoir brancher une prise Micro USB mais on branche tout de même un périphérique USB, le tout pour des performances plus faibles… et un petit effet « waouh ».