Test d’une carte Memory Stick Duo TransferJet et de son appareil photo

Il y a quelques mois, j’avais parlé de la carte SD TransferJet de Toshiba, qui permet de transférer des photos sans fil à courte distance. Et à la même époque, Sony avait proposé des cartes Memory Stick Duo avec la même technologie mais une approche différente.

Physiquement, c’est une carte Memory Stick Duo assez classique, comme on a pu en voir dans la PSP, quelques téléphones Sony Ericsson et quelques appareils photo Sony. Le logo TransferJet est assez gros, et elle a une capacité de 8 Go. C’est a priori la seule variante disponible chez Sony.

Le logo TransferJet est bien visible


C’est une carte en interface 8 bits

Parlons rapidement de la carte : la MS-JX8G (son petit nom) est une Memory Stick Pro HG Duo de 8 Go. Le « HG » indique que c’est une carte rapide, qui passe par une interface parallèle sur 8 bits, plus rapide. C’est un avantage par rapport à la carte SDHC de Toshiba (probablement le seul) : elle est plus rapide. Dans mon lecteur USB 3.0, j’atteint ~44 Mo/s en lecture et 26 Mo/s en écriture. Les performances sur les accès aléatoires sont horribles, mais ce n’est pas très important dans un appareil photo.

La carte est raisonnablement rapide

Une approche différente

Il faut commencer par Toshiba. La carte SD de la marque fonctionne dans n’importe quel appareil, parce que c’est la carte SD qui transmet les données, avec un protocole dit OBEX. Je l’avais expliqué, il faut sélectionner les images à transférer depuis l’appareil photo en indiquant qu’elles doivent être imprimées (c’est un standard) et ensuite approcher la carte d’un récepteur TransferJet pour recevoir les images. On peut laisser la carte dans l’appareil photo mais aussi la mettre dans un lecteur de cartes, la seule contrainte est que la carte doit être alimentée.

L’appareil de test (version japonaise)

L’approche de Sony est différente. Premièrement, il faut obligatoirement un appareil photo compatible, et ils sont assez rares. Il doit s’agit évidemment d’un modèle Sony, compatible avec les Memory Stick Duo et explicitement compatible TransferJet. Pour les essais, j’ai trouvé un DSC-WX50 de 2012, un petit compact Sony. Je reparlerais probablement de lui pour deux autres sujets, mais on va se concentrer ici sur TransferJet. Deuxièmement, toutes les fonctions dépendent de l’appareil photo et pas de la carte, de ce que j’ai compris. La partie logicielle est dans l’appareil photo et la carte ne contient que la puce.

Le logo est discret (à gauche, sous le open)

Le premier mode de transfert, qui n’existe pas chez Toshiba, est nommé SCSI. Pour faire simple, et je le détaille dans la présentation de la station d’accueil de Sony, il faut placer l’appareil sur la station, presser le bouton play et c’est tout. Dans ce mode, la carte mémoire et la mémoire interne de l’appareil photo sont accessibles comme si on avait inséré la carte dans un lecteur. C’est un peu magique (il suffit de le poser sur une base) mais c’est assez lent (~7,5 Mo/s) et limité à la lecture.

Sur une station

Le second mode est le même que chez Toshiba, en mode OBEX. En résumé, on est sur un truc proche de l’envoi/réception en infrarouge ou en Bluetooth. Sur l’appareil photo, on doit lancer le transfert manuellement (une fois play pressé, il y a un menu TransferJet si on presse Menu) et sur le récepteur (un PC, un autre appareil photo, etc.), on doit simplement passer en mode réception. Ensuite, si tout va bien, la photo est transférée. Pourquoi « si tout va bien » ? Parce que ça a fonctionné de l’appareil vers mon PC sous Windows (même si le dongle USB n’est pas très pratique) mais pas vers mon iPhone. Sur ce dernier, avec le dongle Lightning, j’ai une erreur quand je reçois une image de l’appareil photo.

Un envoi manuel


La réception sur PC


Transfert en cours (pas très rapide)


Impossible avec l’iPhone, bizarrement

Dans la pratique, le premier mode est bien plus efficace, en tout cas il nécessite moins de manipulations. Mais il a le défaut de nécessiter une station d’accueil Sony, avec un appareil photo Sony et une carte mémoire Sony. Et dans les deux cas, le TransferJet manque d’intérêt pratique : pour transférer vers un ordinateur, brancher un câble USB à l’appareil photo reste simple. L’idée de pouvoir transférer une photo vers un smartphone ou un autre appareil photo peut séduire, mais il fallait à l’époque acheter la carte mémoire spécifique et avoir un smartphone compatible ou un des rares modèles japonais avec du TransferJet en natif. Et c’est de toute façon fastidieux et lent.

En fait, même avec la voie de Sony qui est différente de celle de Toshiba et plus pratique dans un sens, ça reste assez limité. C’est probablement la raison pour laquelle TransferJet n’a jamais marché réellement : l’intérêt pratique est faible. Et comme il n’y a jamais eu d’intégration massive, c’est resté un gadget.