Starlink propose un serveur NTP local

J’en parlerais un jour, mais j’ai une connexion Internet de secours qui passe par Starlink chez moi. Et SpaceX a ajouté une nouveauté intéressante avec une mise à jour : un serveur NTP local.

Un serveur NTP, c’est un service qui va fournir une base de temps fiable à vos appareils, c’est-à-dire l’heure exacte, une sorte d’horloge parlante pour les plus vieux. Ça peut sembler anodin, mais c’est un point important si vous utilisez un appareil connecté à Internet : un système qui n’est pas à l’heure pour amener des erreurs qui ne sont pas nécessairement évidentes. Beaucoup de liaisons chiffrées nécessitent que les deux appareils soient à la bonne heure, et tout ce qui est lié à la sécurité aussi. C’est un problème courant : si votre Mac n’est pas à le bonne heure (ou la bonne heure attendue), la réinstallation de macOS peut être impossible, par exemple.

L’antenne intègre un récepteur GPS et un serveur NTP

Le simple fait de mettre à l’heure manuellement votre appareil (en allant vérifier sur Internet) comme du temps des premiers PC n’est par ailleurs pas un gage d’efficacité : les contrôleurs RTC (le composant qui gère l’heure dans un ordinateur) ont tendance à dériver, parfois de plusieurs secondes ou minutes par mois. Par ailleurs, tous les appareils modernes n’ont pas le nécessaire pour garder l’heure : les Raspberry Pi n’ont par exemple pas de RTC par défaut. De même, si comme moi vous avez de vieux ordinateurs, la gestion de l’heure est rapidement un problème : il vaut mieux enlever les piles par précaution et certains portables (comme les iBook) n’en ont pas et se reposent sur la batterie. Enfin, dans certains cas, un overclocking ou une bidouille peuvent largement fausser la gestion du temps.

Dans un usage normal, on se repose généralement sur un serveur NTP externe, comme celui d’Apple (time.apple.com). La solution de Starlink est un peu différente. Premièrement, elle est en local, ce qui a deux avantages. Le premier, c’est que c’est accessible même si votre appareil n’est pas connecté à Internet. Typiquement, ça permet de garder un serveur NTP pour un vieux Mac ou un vieux PC sur lequel on coupe l’accès à Internet pour éviter les problèmes. Le second, c’est que la latence est faible, alors qu’obtenir l’heure via les serveurs d’Apple va ajouter un peu de latence, plus ou moins longue en fonction de votre connexion. Dans le cas de Starlink, elle est au moins de 30 à 40 ms, en plus de la latence interne (le Wi-Fi, par exemple).

Deuxièmement, le serveur NTP repose sur le récepteur GPS de l’antenne, et donc fonctionne même sans connexion. Les antennes utilisent le GPS pour vérifier que vous avez bien installé l’antenne chez vous (pour l’offre résidentielle) ou que vous ne passez pas trop de temps dans un autre pays (avec les autres offres). J’avais expliqué il y a longtemps comment utiliser un récepteur GPS comme serveur NTP, et c’est la même chose ici. L’intérêt, c’est que la dérive est faible: il y a peu de latence entre le serveur et votre ordinateur et la base de temps fournie par les satellites GPS est fiable, étant donné que le fonctionnement même de la localisation repose dessus.

Comment ça marche ?

Sur le coup, c’est assez simple : il suffit de mettre cette adresse IP comme serveur NTP : 192.168.100.1. Starlink ne garantit pas le fonctionnement, mais tant que l’antenne démarre, ça devrait marcher. Et les quelques essais que j’ai pu voir montre que la précision et la dérive sont faibles, du même ordre qu’un récepteur GPS local. Et l’adresse est accessible même si vous avez configuré l’antenne pour employer un routeur externe.

Dans tous les cas, c’est assez pratique pour les vieux appareils que je ne connecte pas directement à Internet, et c’est plus simple qu’un modem.