macOS prend en charge les écrans HDR depuis un moment (macOS Catalina) mais il y avait une limite : une fois le HDR activé, on se retrouvait souvent avec une image fade. macOS Sequoia corrige (un peu) ça, mais avec une méthode bizarre.
Je ne vais pas vous réécrire le dossier sur le HDR publié sur MacGeneration (abonnez-vous), mais voici un résumé basique. En mode classique, le blanc à 100 % de l’interface (le fond du Finder, par exemple) va être le blanc à 100 % de votre écran. S’il est capable d’afficher 600 cd/m², vous aurez donc un blanc à 600 cd/m². En mode HDR, par défaut, c’est plus compliqué : le blanc de l’interface est calé sur 100 cd/m² (c’est la norme) et donc votre écran va essayer de l’afficher à 100 cd/m². C’est parfois une valeur un peu différente en fonction de ses capacités, mais l’idée est là : c’est une valeur faible qui donne une image fade. Les recommandations classiques sont de mettre la luminosité de l’écran entre 100 et 150 cd/m² mais en pratique c’est assez rare : il est difficile d’y parvenir sans sonde d’étalonnage et c’est souvent considéré comme trop faible, surtout si vous êtes dans une pièce un peu éclairée.
La solution de macOS Sequoia, c’est une glissière pour la luminosité. Elle n’apparaît qu’en mode HDR et (surtout) elle ne contrôle pas réellement la luminosité malgré son nom. Apple n’a pas implémenté le DDC/CI et ne modifie pas réellement la luminosité de l’écran (ce qui est de toute façon généralement impossible en mode HDR) mais modifie en fait la valeur de référence du blanc. Au lieu de le fixer à 100 cd/m², on peut faire varier sa valeur jusqu’à 500 cd/m², ce qui donne l’impression d’une modification de la luminosité. En mode HDR, l’écran va donc essayer d’afficher du blanc à 500 cd/m² (c’est plutôt lumineux) s’il en est capable.
Dans la pratique, c’est un peu plus compliqué. Premièrement, modifier la valeur du blanc modifie aussi celle d’autres couleurs, ce qui peut amener un peu de dérive. Deuxièmement, on augmente surtout largement la consommation, avec un blanc plus blanc. Lors de mes essais avec mon écran OLED portable, j’ai dépassé la limite de consommation. Je le branche en général en USB pour l’alimentation et en HDMI pour l’image, et si je mets la luminosité de l’écran à 100 % et la glissière de l’interface à 100 %, l’écran se déconnecte. Troisièmement, mais ça dépend des écrans, la valeur maximale peut être impossible à atteindre. C’est le cas de mon moniteur : il affiche au mieux un peu moins de 375 cd/m² selons les tests, donc si je demande le maximum (500 cd/m²), il va appliquer sa courbe de tone mapping. Le blanc à 500 cd/m² va être vers 375 cd/m² et les valeurs un peu en-dessous de 500 cd/m² (gris très clair, par exemple) vont se retrouver un peu en-dessous de 375 cd/m², etc. Dans la vidéo, on voit que la luminosité réelle de l’écran ne bouge pas.
En réalité, on en revient au problème principal du HDR : ce n’est pas fait pour un usage classique. Le (faux) réglage de luminosité sert simplement à réduire les défauts du HDR en trichant un peu, mais il est plus simple en pratique de rester en SDR tant qu’on ne regarde pas de contenu en HDR. Enfin, c’est à noter, on n’a pas l’option sur un iPad Pro en HDR.