En lisant un article sur des vieilleries, je suis tombé sur un format bizarre : le FlashPix. C’est un format de fichiers pour les photos proposés par Kodak, HP et Microsoft dans les années nonante, qui a été employé dans quelques appareils photo Kodak. Et la mise en oeuvre est un peu étonnante.
Le FlashPix, quand on lit la page Wikipedia, ça semble pas mal : l’idée est la même que le Photo CD (de Kodak aussi) et consiste à stocker l’image sous forme de tuiles, dans plusieurs variantes. Sur le papier, c’est génial : on peut afficher la version de 2 mégapixels sur un écran 1080p, mais se contenter de celle de 0,3 mégapixel quand on l’affiche dans un navigateur ou sur l’écran d’un téléviseur. Et même viser plus bas quand on cible l’écran de l’appareil photo. De même, on peut garder une version (très) haute définition pour l’archivage. Dans la pratique, c’est… différent.
Les appareils photo
Mes quelques recherches indiquent que les Kodak DC200, DC210, DC220 et DC260 prennent en charge le FlashPix. J’ai donc acheté un Kodak DC210, un modèle avec un capteur de ~1 mégapixel. Il propose dans les menus de choisir entre JPEG et FlashPix pour les images, et si on regarde sur ce site, le FlashPix doit offrir une meilleure image. J’étais un peu dubitatif, parce que les articles sur FlashPix ne parlent pas de la compression de l’image, juste de la façon de la stocker… et j’avais raison.
En prenant la même photo avec un trépied une fois en FlashPix et une fois en JPEG, le résultat est évident : les fichiers font à peu près la même taille. Les fichiers FlashPix (.fpx
) sont un peu plus gros, mais de manière marginale avec 15 à 25 ko de plus. En cherchant un peu, j’ai compris la raison : c’est essentiellement un conteneur avec du JPEG dedans. Donc FlashPix ou JPEG, c’est la même chose.
Autre point, au moins sur mon Kodak DC210, le FlahPix se contente d’une seule version de l’image et les quelques fichiers d’exemples que j’ai pu voir sont dans le cas. En résumé, on a du JPEG dans un conteneur plus ou moins propriétaire et c’est tout. Bon, en réalité il y a probablement quelques subtilités sur la façon d’encoder, mais ça ne change rien au fait que les images FlashPix et JPEG sont identiques ici.
Lire du FlashPix
En 2024, le FlashPix a un problème : la compatibilité. On va commencer par macOS : Aperçu ne lit évidemment pas les fichiers FlashPix (.fpx
) mais un logiciel le fait : GraphicConverter. J’ai testé avec la version 11 et il dispose du nécessaire pour lire les fichiers. Ce n’est pas le cas par défaut, mais il est possible de télécharger les outils nécessaires dans Réglages -> Ouvrir -> Outils de traitement. Il faut simplement télécharger les outils open source, dont fpx2raw
. Une fois que c’est fait, ça fonctionne : il est possible d’ouvrir et convertir les images.
Sous Windows, parce que ça peut aider, XnView est compatible. Vous aurez besoin de la version 32 bits de XnView Classic (je l’ai lancé dans une machine virtuelle avec Windows 7) et du plugin pour lire les fichiers. Il est sur cette page (je vous mets le lien direct). Il faut simplement mettre le fichier .dll
dans le dossier PlugIns
(probablement c:\program files\XnView\
).
Donc théoriquement l’appareil photo prenait une photo, puis créait plusieurs jpeg de différente taille , le tout intégré dans un container ? Ou alors cela jouait sur la compression ? (ce n’est pas clair car au début vous parlez de megapixels, et après de compression)
Donc ensuite c’était au software de l’ordinateur d’afficher la bonne image ?
Dans votre essai, une seule image a donc été créé , ce qui ne correspond pas au principe du flash pic !?
C’est la théorie du format de fichier. La pratique, c’est qu’il ne prend qu’une image en JPEG dans le conteneur.
De fait, en théorie, l’ordinateur affiche la bonne image, quand il y en a plusieurs.