Test de l’AirCard, un traqueur en format carte de crédit

Je continue avec les tests de traqueurs, avec cette fois un modèle intéressant, même s’il a un gros défaut assez courant. Il s’agit de l’AirCard de chez Rolling Square. C’est un traqueur en format carte de crédit qui vaut une trentaine d’euros.

C’est un modèle que j’ai depuis un moment, je l’avais testé pour iGen. Je vais commencer directement par le défaut principal : c’est un produit jetable. La carte a une autonomie annoncée de 2,5 ans (30 mois) selon la marque, qui propose une réduction de 50 % sur l’achat d’un nouveau modèle quand la batterie est vide.

L’AirCard, très bien finie mais la batterie n’est pas amovible.

C’est un choix de certains fabricants qui ne se justifie pas vraiment selon moi, car d’autres fabricants – Rolling Square compris – proposent des cartes dans le même format avec une batterie rechargeable (en Qi, en USB-C) ou avec une batterie amovible (j’en parlerais plus tard). Outre le côté écologique un peu idiot en 2024, le recyclage peut être compliqué et rien ne dit que le fabricant sera encore là quand la batterie sera vide. Les cartes avec une batterie n’ont même pas d’avantages pratiques : elles ne sont pas plus fines, pas moins onéreuses, etc. Le seul point qui peut être vu comme positif est une autonomie plus élevée.

Une carte classique

Bon, je vais passer rapidement sur les fonctions : elles sont les mêmes que celles des autres cartes. Elle fonctionne avec l’application Localiser des appareils Apple, uniquement en Bluetooth. On peut donc la détecter sur l’application à travers tous les iPhone du monde, mais sans la détection à courte distance (plus précise) des AirTags. Je n’ai pas eu de soucis particuliers de détection, mais le volume de la carte est un peu léger avec un motif sonore qui n’est pas très original. Il ne permet pas de localiser la carte facilement comme certains, mais ça reste honnête. Il y a aussi une petite LED qui s’allume quand ça sonne, même si c’est vraiment trop faible pour être intéressant… et qu’une fois la carte dans un portefeuille, vous ne verrez pas la LED.

On a les fonctions classiques de ce genre d’appareils

Un côté physique intéressant

Physiquement, la carte est vraiment bien finie, contrairement à d’autres. On a une structure en aluminium, avec du verre et des zones transparentes. Elle est vraiment plus belle que les autres, même si ce n’est pas nécessairement un point important pour une carte qui va se retrouver dans un portefeuille.

Par rapport à la carte Qi chinoise, la finition est incomparable

La marque a chois d’intégrer deux choses qui ne sont pas nécessairement présentes dans les cartes de ce type. Premièrement, il y a une puce NFC dans la carte. Elle ne contient pas de données modifiables par le propriétaire, mais uniquement un lien vers un service qui est géré par Rolling Square (sherr.it), qui contient des informations sur le propriétaire de la carte. Je vous recommande fortement de scanner la puce NFC quand vous recevez la carte, pour une raison simple : si quelqu’un le fait avant vous, il pourra éventuellement prendre le contrôle du lien.

Le côté NFC a assez peu d’intérêt : c’est juste un lien qui dépend donc de l’existence de Rolling Square, et il n’y a pas d’indications visuelles sur la présence d’une puce NFC. Il faut donc partir du principe que si vous perdez votre portefeuille, une personne honnête le récupéra, verra la carte et pensera à la scanner avec un smartphone compatible NFC (et une application dédiée). C’est à mon avis assez improbable.

La puce NFC contient juste un lien

Ensuite, il y a un code QR, qui a exactement le même usage. Il est imprimé sur la carte et comme il est bien visible, il y a déjà nettement plus de chances qu’une personne décide de le scanner. Comme pour la puce NFC, je vous conseille de le scanner rapidement pour créer votre compte chez Rolling Square. Le problème reste le même que pour la puce NFC : le code ne contient pas des données sur vous (ce ne serait pas possible) mais juste un lien vers un service qui peut disparaître.

Le code QR est bien visible

Pour terminer avec le côté physique, elle est un peu plus lourde (19 grammes) et rigide que les autres. Ce dernier point n’est pas nécessairement un avantage : vous allez probablement être assis sur la carte si elle se trouve dans un portefeuille, donc elle risque de se plier avec le temps.

Conclusion

L’AirCard souffle un peu le chaud et le froid. D’un côté, c’est une carte bien finie, avec des idées intéressantes et qui fonctionne bien. Qui plus est, elle n’est pas trop onéreuse (une trentaine d’euros). Mais le côté jetable est franchement un problème en 2024, alors qu’il existe des alternatives. Et certains des avantages de la carte – le recyclage, le code QR, le NFC – dépendent de Rolling Square, ce qui peut devenir un problème à long terme.