Dans les traqueurs en format cart de crédit, l’AirCard E de chez Rolling Square est un peu particulier : c’est un modèle équipé de piles qui a été annoncé fin 2021 mais a pris son temps pour sortir. Ce modèle a l’avantage de ne pas être jetable, contrairement à d’autres (comme l’AirCard classique).
J’avais déjà la première version de la carte AirCard, qui a une batterie inamovible. C’est un modèle visuellement sympathique, qui possède notamment une puce NFC et affiche un code QR qui peut être lu par n’importe qui si vous perdez votre portefeuille. La version « E » est différente physiquement, avec une coque en métal – elle est assez lourde du coup, 22 grammes – et sans puce NFC. Pour le code QR, il est toujours là (j’en parle plus bas) et se présente sous la forme d’un sticker brillant à placer sur la carte (il y en a deux dans la boîte). Le prix public est de 30 € (comme la version classique) mais Amazon le propose souvent sous les 20 €, ce qui devient intéressant.
Trois batteries CR2016
La principale différence entre cette carte et les autres est l’alimentation. Beaucoup de modèles ont une batterie inamovible qui ne peut pas être rechargée (les cartes sont jetables après deux à trois ans) et quelques variantes ont une batterie rechargeable avec un câble propriétaire ou en Qi. Parfois, on a même une simple prise USB-C. Ici, le fabricant a choisi la même solution (ou presque) que les autres traqueurs : des piles. Les traqueurs classiques ont souvent une CR2032 (20 mm de diamètre, 3,2 mm d’épaisseur), ici on a trois CR2016 (20 mm de diamètre, 1,6 mm d’épaisseur). L’autonomie annoncée est de un an, ce que je n’ai pas encore pu vérifier.
Le boîtier s’ouvre facilement sur le papier : il y a un bouton à faire coulisser dans la position d’ouverture, puis il faut faire glisser les deux parties de la carte dans le sens de la longueur. Dans la pratique, le bouton ne bougeait pas au départ, il a sauté – j’ai perdu cinq minutes à le chercher – puis après l’avoir remis, il coulisse difficilement. Comme je ne devrais a priori pas changer les piles souvent, ça passe, mais ça reste tout de même un peu cheap.
Le choix des piles CR2016 est intéressant, mais elles restent (un peu) plus onéreuses que les CR2032. En gros, on est vers 0,7 à 1 € pièce (à peu près le prix des CR2032) mais il en faut trois.
Le code QR
Sur l’AirCard, la marque avait choisi de mettre le code QR directement sur la carte, avec en plus une puce NFC un peu inutile. Ici, on a deux stickers (identique) qui peuvent être placés sur la carte. Le fonctionnement reste le même : ils contiennent un lien vers un site géré par Rolling Square (sherr.it) qui contient des informations sur vous. Je vous conseille de scanner le code dès l’achat pour remplir la page, ça évitera que quelqu’un le fasse à votre place en trouvant la carte. On notera tout de même que le code QR est imprimé sur un fond brillant qui n’est pas pas spécialement lisible par rapport à un fond blanc.
Une carte classique pour le reste
La partie liée à Localiser (un appareil Apple est obligatoire) est classique. On a une localisation en Bluetooth, comme souvent qui va permettre de localiser la carte partout dans le monde en utilisant les appareils Apple à proximité. L’AirCard E n’a pas la localisation précise réservée aux AirTags, donc si vous perdez la carte chez vous, il faudra jouer avec le Bluetooth et le son. Bonne nouvelle, le niveau sonore est plus élevé que sur l’AirCard (75 dB au maximum à 30 cm, contre 64 dB sur l’AirCard) et le motif sonore plus long. On environ six secondes avec l’AirCard et deux fois six secondes avec l’AirCard E.
Dans les trucs pratiques, il est possible d’éteindre la carte. Dans les défauts, il est possible d’éteindre la carte. Je ne perds pas la boule : c’est pratique pour économiser la batterie si vous ne l’utilisez pas, mais un voleur un peu malin peut éteindre la carte facilement (la méthode est disponible dans le manuel, il suffit de presser le bouton pendant trois secondes). Pour le reset matériel, c’est aussi assez classique : il faut presser le bouton cinq fois en gardant le bouton enfoncé à la fin.
Sur la partie physique, la carte est plus lourde que les autres (c’est assez sensible) et rigide. Comme pour l’AirCard classique, c’est du coup très bien fini, mais le côté rigide peut être un problème dans un portefeuille si vous le maltraitez.
Conclusion
L’AirCard E est un produit plus convaincant que l’AirCard classique. Le prix est plus bas dans les faits (moins de 20 €) et on garde la finition exemplaire sans le côté jetable. Le produit n’est pas parfait pour autant : la carte se désactive un peu trop facilement, le système d’ouverture semble fragile, et je ne peux pas donner de retour réel sur l’autonomie pour le moment. L’idée du code QR est bonne, mais le problème de la pérennité reste présent : tout repose sur un service géré par Rolling Square. Reste que l’idée de mettre des piles CR2016 est une bonne idée, elles se trouvent facilement et permettent une autonomie supérieure aux traqueurs avec une batterie rechargeable.
Enfin, il y a visiblement un bug dans les cartes. Pour le moment, je ne l’ai pas, mais si ça arrive, j’en parlerais.
Il serait intéressant que pour chaque test de ces cartes, leur épaisseur exacte soit précisée (au pied à coulisse). Pour ma part, depuis la fois où j’ai failli perdre mon portefeuille dans la cohue d’une salle de concert, j’utilise une Chipolo Card Spot, que je trouve très bien. Le facteur de choix déterminant, outre la compatibilité avec le réseau Apple « Localiser », était son épaisseur. Cela évite de déformer définitivement les pochettes destinées à reçevoir des cartes de crédit. Oui, bien sûr, l’information peut se trouver sur les fiches techniques des fabricants, mais tant qu’à faire un test, dont la finalité est une aide à l’achat, cette information serait utile.