Au début des années 2000, Sony a lancé une drôle de gamme Hi-Fi, sous le nom Lissa. Et dans cette gamme, les différents éléments se connectent en FireWire, ce qui est vraiment un cas particulier.
La gamme comprend quatre produits, souvent vendus ensembles (sauf un). Le premier est le STR-LSA1, qui est l’ampli. C’est un beau bloc d’aluminium (visuellement, je trouve la gamme très réussie) qui contient l’ampli avec des sorties RCA, des prises pour des enceintes, des prises pour une antenne – il y a un tuner FM et un tuner AM -, une prise casque (à l’avant) mais surtout deux prises FireWire 4 broches, ce que Sony appelle i.Link. C’est du FireWire 200 qui va permettre de connecter (en théorie) l’ampli à ses accessoires mais aussi à un ordinateur.
Pour le moment, j’ai uniquement l’ampli et la qualité de fabrication est excellente. C’est solide, réussi visuellement, rien à dire. Il existe aussi plusieurs accessoires. Le premier est le CDP-LSA1. C’est un lecteur de CD assez classique, qui ne se connecte qu’en FireWire. Il n’a pas de sortie audio et nécessite obligatoirement l’ampli. Le second accessoire est le MDS-LSA1, un enregistreur de MiniDisc. Comme le lecteur de CD, il se connecte uniquement en FireWire. C’est un modèle MDLP, capable d’enregistrer en ATRAC3, et il peut visiblement copier un CD rapidement. Le troisième est plus étonnant, et on trouve très peu d’informations dessus. Il est visiblement sorti plusieurs années après les autres accessoires (en 2004) et on trouve essentiellement une page russe qui en parle. Le SDP-LSA10 lit les DVD mais aussi les Super Audio CD. Il semble compatible DTS, notamment, mais je ne sais pas comment les données sont transmises, étant donné qu’il n’a qu’une sortie FireWire pour l’audio et que l’ampli lui-même ne décode a priori pas le Dolby Digital ou le DTS. Je suppose qu’il passe tout en stéréo, du coup. Il a tout de même trois sorties vidéo : du composite, du S-Video et du RGB, à travers une prise japonaise (D1).
Sur le papier, c’est une solution intéressant : il y a une transmission numérique rapide entre tous les éléments, et l’ampli est plutôt haut de gamme. Dans la pratique, c’est compliqué : Sony n’a proposé qu’une gamme restreinte (les appareils cités plus haut) et la compatibilité avec les ordinateurs est moyenne. Ça ne fonctionne pas sur les Mac (en tout cas avec Mac OS X) et sous Windows, c’est compliqué. Le logiciel de Sony, qui permet de contrôler les différents éléments avec une jolie interface, ne fonctionne que sous Windows 98, Millenium et 2000. A partir de Windows XP, on a juste une prise en charge partielle mais native qui permet d’utiliser l’ampli comme sortie audio.
Sous Mac OS X
Avec Mac OS X, c’est assez simple : ça ne fonctionne pas (j’ai testé avec Mac OS X Tiger, je n’ai pas de machines avec les versions précédentes et du FireWire). Si le système d’Apple prend techniquement en charge l’audio en FireWire, le Lissa utilise une version spécifique de la norme que Mac OS X ne prend pas en charge. C’est techniquement du S/PDIF over FireWire, de ce que j’ai compris de ce sujet. Les outils du SDK FireWire voient bien le tuner, mais c’est tout, je ne peux pas enregistrer l’audio ni en envoyer.
Sous Windows XP, c’est natif (enfin presque)
J’ai sorti un vieux PC sous Windows XP, équipé d’une prise FireWire. Sans le logiciel de Sony, il suffit de brancher le Lissa pour qu’il soit reconnu comme une sortie audio classique. C’est natif, en numérique, rien à dire. Mais, car il y a un mais, le programme de Sony ne fonctionne pas sous Windows XP directement. J’ai essayé en forçant les pilotes, mais dans le meilleur des cas, j’ai juste vu le boîtier sans pouvoir le commander. Le pilote natif fonctionne tout de même comme une sortie son, avec de petits raffinements comme la possibilité de régler le volume de Windows avec le bouton du Lissa.
Avec un vieux PC sous Windows Me
Comme ça ne fonctionnait pas sous Windows XP, je suis passé à Windows Millenium sur un PC encore plus vieux. Après l’achat d’une carte FireWire en CardBus, j’ai installé les pilotes (sur cette page) et ça a fonctionné. Bon, c’est la version en résumé, il faut bien le dire. La carte CardBus achetée est un modèle avec de l’USB et du FireWire, et deux contrôleurs Via. Et si vous lisez régulièrement, vous avez peut-être vu ce sujet sur les cartes USB de chez Via. De façon très concrète, le contrôleur USB Via plantait littéralement Windows au démarrage, avec un écran bleu ou un système bloqué. La solution a été de passer en mode sans échec et de bloquer le chargement du pilote du contrôleur, pour ne garder que le FireWire.
Le programme de Sony, ensuite, a fonctionné. C’est assez efficace : il affiche une interface qui ressemble un peu aux chaînes Hi-Fi de l’époque, avec dans mon cas une section PC et une section pour le STR-LSA1. Sur le PC, on peut ajouter de la musique pour la jouer, créer des listes, etc. Assez bizarrement, il n’accepte absolument pas les MP3 créés avec mon Mac moderne, un problème que j’ai aussi eu avec le Play-Yan.
Pour le récepteur, on peut accéder au contrôle de la radio, avec de la FM et de l’AM. On peut choisir la fréquence, mémoriser une station, etc. On peut aussi passer sur l’entrée ligne du récepteur. Il y a quelques options pour le contrôler via i.Link (FireWire) ou un équaliser avec de nombreuses options. Dans l’ensemble, c’est plutôt efficace. Comme sous Windows XP, on peut contrôler le volume depuis le PC ou depuis le récepteur.
Et la suite ?
Un jour, j’arriverais peut-être à trouver le lecteur de CD et le lecteur de MiniDisc (et pourquoi pas le lecteur de DVD même si ça semble encore plus rare). En l’état, c’est surtout une curiosité technique intéressante avec une esthétique sympathique. Je peux tout de même noter qu’il a le défaut de consommer pas mal : environ 20 W une fois allumé, sans rien faire, par exemple.
Il y a une offre ici : https://www.anibis.ch/fr/vi/saint-gall/tv-audio/audio-hi-fi/high-quality-qs-sound-sony-stereoanlage-lissa-np-sfr-2989/33220144
Pour un prix très… intéressant…
Souvenirs ! Je me rappelle avoir vu ces appareils dans un catalogue Sony qui trainait à la maison, et qu’ado, j’ai lu et relu…