Depuis quelques années maintenant, un nouveau type de détecteur a fait son apparition pour les amateurs de domotique, les capteurs de présence. Plutôt que de détecter les mouvements, ils permettent réellement de détecter une présence, avec une précision assez bonne. Pour les automatisations dans le cas de la domotique, c’est donc assez pratique, par exemple pour allumer ou éteindre automatiquement des lumières. Comme le modèle MS600 de chez Meross n’est pas très cher (on peut le trouver pour moins de 30 €), j’en ai profité.
Préambule : j’aime bien la domotique, mais pas de la même façon que Nicolas, mon collègue. Il a beaucoup plus de choses que moi et travaille beaucoup plus ses automatisations, notamment avec Home Assistant. Le test sur iGen est donc plus complet que le mien, parce que je me limite à HomeKit. Le point important, c’est que je veux quelque chose qui marche sans prise de tête, avec des fonctions simples, et HomeKit propose ça dans 90 % des cas, on va dire. Home Assistant propose bien plus de choses, j’en suis parfaitement conscient, mais je ne ressens pas le besoin (probablement à tort) d’aller vers ça, et l’installation me rebute. Ça peut sembler paradoxal par arpport à ce que je fais d’habitude, mais je trouve ça plus satisfaisant de m’amuser avec une vieille machine que de mettre en place Home Assistant.
Mais c’est quoi un détecteur de présence ?
Dans un détecteur de mouvement standard, on emploie ce qu’on appelle un capteur PIR (Passive InfraRed) qui va détecter les mouvements (cette vidéo de Technology Connections explique bien le principe). C’est relativement efficace, mais avec tout de même un défaut : si vous ne bougez pas, il ne détecte pas. Dans un usage domotique, c’est pratique pour activer une tâche quelconque, mais il est difficile de réagir à l’absence de mouvement. Ça nécessite de partir du principe que s’il n’y a pas de mouvements depuis 3 minutes (par exemple), il n’y a plus personne.
Les détecteurs de présence, eux, combinent généralement un capteur PIR avec une sorte de radar. Le capteur émet des ondes radio dans des fréquences élevées (dites millimétriques, entre 30 GHz et 300 GHz), ce qui permet de détecter une présence et même mesurer la distance entre le capteur et l’objet. De façon basique, le capteur va cartographier la pièce en envoyant des ondes, et donc un mouvement ou la présence d’une personne (ou d’un animal) peut être détectée facilement. C’est très schématique, mais ça permet de comprendre les bases. Le principal problème de cette technologie, on va le voir, c’est que c’est une technologie active (contrairement au capteur PIR, passif) : le détecteur doit émettre des ondes en permanence, ce qui nécessite une source d’énergie fixe. La consommation est trop élevée pour un fonctionnement sur batterie ou sur de simples piles, comme les détecteurs mouvements.
L’avantage principal, c’est que le capteur détecte réellement votre présence, en permanence. Si vous ne bougez pas, il va quand même détecter votre présence. C’est donc beaucoup plus efficace pour prendre en charge l’absence de présence dans une pièce, même si la ,portée n’est pas énorme (le modèle de Meross est réglé par défaut sur six mètres). L’autre avantage, c’est qu’un détecteur peut faire la différence entre un humain, un animal de compagnie et un objet qui bouge (comme du feuillage, un ventilateur qui tourne, etc.), au moins dans une certaine mesure.
Un premier contact pas très engageant
Ce n’est pas mon premier produit Meross, donc je ne devrais pas être étonné, mais le premier contact n’a pas été très engageant. Ce n’est pas très cher (moins de 30 € en pratique) parce que c’est un peu cheap. Le détecteur lui-même semble solide, mais ce n’est pas très discret. Il s’alimente en USB-C (c’est obligatoire pour les capteurs de présence) et c’est la partie la plus cheap. Le bloc d’alimentation en USB-A de 5 W est assez gros, et la prise USB s’insère assez mal dedans, il faut forcer. Le câble USB-A vers USB-C de 1,5 mètre est trop court dans la pratique, et un peu trop fin à mon goût.
Pour fixer le câble, on a trois passe-câbles en chinoisium (le genre truc pratique mais fragile qu’on peut acheter par cent pour quelques euros). Le cache pour bloquer la détection des animaux ne se fixe pas correctement, et le manuel – en anglais, allemand et polonais, mais pas français – parle d’un sticker que je n’ai pas vu.
Du côté du positif, ça semble tout de même solide, et c’est une constante avec les produits Meross : les produits sont souvent gros (comme les prises connectées) mais semblent solides, c’est déjà ça. Contrairement à certains objets connectés, et même si ça devient rare en 2025, il fonctionne sur un chargeur USB-C compatible USB-PD. Certains objets connectés ne s’activent que sur les chargeurs qui ne fournissent que 5 V ou uniquement avec un câble USB-A vers USB-C, mais ici ça passe. Dans la pratique, ça passe compte tenu du prix, même si ce n’est pas très discret.
Les joies des applications
L’application Meross, c’est un peu le même problème. Elle fonctionne correctement, mais elle n’est pas optimisée pour l’iPad et impose un compte chez eux. Il y a aussi quelques soucis de traduction, avec des sections en espagnol. Et quand je suis dans l’application d’un appareil de domotique, je n’ai pas besoin d’un accès direct aux forums de la marque ou à sa boutique.
Maintenant, encore une fois, j’ai vu pire – Nanoleaf, au hasard -, et ça fonctionne correctement. De toute façon, j’utilise essentiellement Maison et l’application sert surtout aux réglages initiaux et à la mise à jour de firmware. Comme souvent, j’ai eu une mise à jour dès le branchement… et elle n’a pas fonctionné. L’installation elle-même peut se faire via Matter (dans Maison dans mon cas) et il suffit donc de scanner le code QR pour connecter le capteur au Wi-Fi. Attention, il se contente de la bande des 2,4 GHz. Attention à un truc, l’application ne se synchronise pas avec HomeKit, il faut ajouter manuellement le détecteur même s’il est dans HomeKit.
La configuration elle-même est assez claire, il faut juste bien penser à sortir de la pièce quand il effectue sa calibration. Une fois que c’est fait, on peut obtenir la distance à laquelle on se trouve du capteur, et c’est quand même assez efficace. Attention, Maison indique juste une présence, sans détails, il faut aller dans l’application Meross pour la distance.

Un problème très pratique : l’alimentation nécessaire
Sur le papier, et dans pas mal de cas, c’est en tout point meilleur qu’un détecteur de mouvement classique. La détection est bien meilleure, il est possible de faire des automatisations sur l’absence de présence alors que c’est souvent compliqué avec un détecteur classique, on peut avoir la distance, etc. C’est vraiment plus fiable à l’usage et le détecteur de Meross n’est pas vraiment plus cher qu’un détecteur de mouvement HomeKit à peu près correct.
Mais il y a un gros problème : l’alimentation obligatoire. Ce n’est pas une question financière (on est sur une consommation de l’ordre de 0,8 W, c’est négligeable), mais vraiment le côté pratique. Parce que dans la réalité, on a donc besoin d’une prise de courant pas trop loin du détecteur. Et j’en reviens au début : le chargeur USB tout en hauteur couplé à une prise USB-A, ça vaut dire qu’on a un truc qui dépasse assez largement. Typiquement, je ne me vois pas mettre ça dans mes toilettes ou dans la salle de bain, d’abord parce qu’il y a peu de prises et ensuite parce que ça dépasse. le câble fourni est aussi un peu trop court : le manuel recommande de placer le détecteur entre 1,2 et 1,8 mètre, et avec le câble de 1,5 mètre, c’est parfois compliqué.
Je pourrais évidemment essayer de trouver un chargeur plat avec une prise USB latérale et un câble un peu plus long (compte tenu de la consommation, on peut largement dépasser les 2 mètres de la norme sans soucis), mais ça reste peu pratique. En l’état, la consommation est faible, mais pas assez pour un fonctionnement sur batterie (même en mettant une batterie de la capacité de celle d’un smartphone, on aurait péniblement une journée d’autonomie). Et s’il est possible d’imaginer une version qui s’encastre dans un mur par exemple, ce n’est pas nécessairement une solution : les trous sont souvent placés un peu trop bas, les composants nécessaires pour la conversion vers les tensions faibles prennent de la place et ça ne change pas tellement les choses du point de vue pratique. Je me vois mal mettre le détecteur à la place de la seule prise dans mes toilettes par exemple.
C’est vraiment dommage, parce que sur la partie technique, c’est suffisamment efficace pour de nombreux usages. Mais l’obligation d’avoir une prise à proximité (ou de tirer de longs câbles avec les défauts inhérents à ce choix) m’empêche de trouver ça vraiment génial. Et ce n’est pas juste pour pinailler : le seul détecteur de mouvement qui sert vraiment dans mon appartement ne peut pas être remplacé par le détecteur de présence parce qu’il n’y a pas de prise de courant assez proche. Donc le MS600 me sert à gérer les lumières de mon bureau, ce qui est utile mais pas non plus indispensable.
Tout à fait d’accord avec ces remarques… Pour ma part j’ai pu le mettre dans mes toilettes sur une tablette au dessus du lavabo. Il fonctionne très bien avec un déclenchement rapide.. Aussi (plus ?) efficace que le FP1 d’Aqara qui est beaucoup plus cher.
Personnellement j’ai des FP2 de Aqara qui fonctionnent relativement bien… (4 au total)
ils sont certes (beaucoup) plus chers mais ils sont surtout (beaucoup) plus discrets.
➡️ https://amzn.eu/d/1o7SQv1 (en promo ils sont souvent aux alentours de 60€)
et pour les toilettes et la salle de bain pas besoin de prises…
je les ai mis au plafond configurés en détecteur de chutes et avec ce type d’alimentation directement dans les combles
➡️ https://amzn.eu/d/aq5IabH (on peut les trouver moins chers sur ali express)
en fait comme toutes mes ampoules sont connectées (phillips Hue) le circuit électrique est fermé, donc je me sers directement des cables des luminaires pour les alimenter… et du coup on ne voit pas les cables
personnellement j’ai toute mon installation sur Homekit ➡️ https://youtu.be/EzARSAVWJCE?si=w3eeal4MQbwDHgUi
et au niveau des automatisations je me sers essentiellement de raccourci qui permet beaucoup plus de possibilités…
donc pas besoin de home assistant